La France se prépare à augmenter fortement la taxe de solidarité sur le transport aérien, une mesure qui aura sûrement un impact sur le transport aérien international au départ de l’hexagone. Selon un rapport des Échos, le gouvernement français devrait tripler les recettes actuelles de cette taxe, avec pour objectif de collecter plus d’un milliard d’euros en 2025. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du plan budgétaire 2025 plus large de la France visant à augmenter les recettes et à contribuer aux efforts de durabilité environnementale (la durabilité a bon dos). Il est clair que les répercussions pour les voyageurs au départ de la France, en particulier sur les lignes long-courriers seront importantes.
La fameuse taxe Chirac ne fait plus rigoler
La taxe imposée sur les billets d’avion, a été initialement introduite en 2006 sous la présidence de Jacques Chirac. Son objectif était de générer des fonds pour l’aide au développement international, notamment dans le domaine de la santé. Au fil des ans, la taxe est restée une composante relativement faible du coût des vols pour la plupart des passagers, en particulier sur les vols long-courriers. Cependant, cette situation devrait radicalement changer avec la nouvelle proposition.
Le ministère de l’Économie et des Finances a défini des paliers spécifiques pour l’augmentation de la taxe, les valeurs exactes dépendant de la distance de vol :
Vols inférieurs à 1 000 km : Non encore déterminés, y compris les vols de et vers l’Outre-Mer.
Vols entre 1 000 km et 5 000 km : 42 € en classe économique, 100 € en classe affaires.
Vols de plus de 5 000 km : 60 € en classe économique, 200 € en classe affaires et la somme faramineuse de 3 000 € en jet privé.
Impact sur les vols intra-européens et les compagnies low-cost
Le gouvernement envisage également d’augmenter les taxes sur les vols intra-européens. Les compagnies low cost, qui dominent ces lignes, seraient les plus touchées, car les prix des billets augmenteraient de manière généralisée. Le gouvernement avait initialement envisagé d’augmenter la TVA sur les vols intérieurs de 10 % à 20 % pour couvrir ces coûts, mais a finalement décidé d’aller de l’avant en augmentant la taxe Chirac à la place.
Pour les vols de moins de 1 000 km, le gouvernement n’a pas encore décidé du montant exact des taxes. La France a déjà connu des taux de taxation élevés sur les vols intérieurs, où les taxes peuvent représenter jusqu’à 40 % du prix du billet. Dans un premier temps, le gouvernement avait envisagé d’épargner ces trajets plus courts de toute taxation supplémentaire, mais cela pourrait changer dans la version finale du budget 2025.
Parmi les lignes les plus affectées par ces changements figurent certains des services transatlantiques les plus fréquentés :
United Airlines : Newark (EWR) et Chicago (ORD) à Paris Charles de Gaulle (CDG)
Delta Air Lines : New York (JFK) et Minneapolis-Saint Paul (MSP) à Paris Charles de Gaulle (CDG)
American Airlines : New York (JFK) et Dallas Fort Worth (DFW) à Paris Charles de Gaulle (CDG)
Si les représentants de United Airlines ont refusé de commenter les impacts potentiels de cette hausse de taxe, American Airlines et Delta Air Lines n’ont pas encore fait de déclaration officielle. Compte tenu du nombre de vols quotidiens entre Paris et les principaux hubs américains, les voyageurs peuvent s’attendre à ce que ces lignes soient parmi les plus affectées.
Réactions de l’industrie
Sans surprise, les hausses de taxes proposées ont rencontré une certaine résistance de la part du secteur de l’aviation. Airlines for Europe (A4E) et Airports Council International (ACI), deux groupes industriels influents représentant les compagnies aériennes et les aéroports européens, ont exprimé leur « consternation » face à l’impact potentiel de ces hausses de taxes. Les organisations affirment que l’augmentation des taxes sur les vols pourrait nuire considérablement à la compétitivité des compagnies aériennes européennes, en particulier face à la hausse des prix du carburant et à l’inflation.
Considérations environnementales et économiques
Du point de vue du gouvernement français, l’augmentation de la taxe de solidarité est un pas en avant pour que le secteur aérien contribue davantage à l’atténuation du changement climatique (vous y croyez ?). Le secteur aérien est responsable d’environ 2 à 3 % des émissions mondiales de CO2 et la France est sous pression pour aligner sa politique fiscale sur ses objectifs environnementaux.
Les voyages d’affaires seront affectés
Les voyageurs d’affaires, qui réservent souvent des billets à la dernière minute et optent pour la classe affaires, devraient être les plus touchés financièrement. Avec la nouvelle taxe pour les passagers long-courriers en classe affaires fixée à 200 €, ceux qui voyagent fréquemment entre les États-Unis et la France devront peut-être ajuster leur budget en conséquence.
Pour ceux qui veulent obtenir un billet d’avion moins cher …
Ceux qui habitent le nord de la France sont habitués à aller à Bruxelles ou Charleroi pour voyager. Cela devrait s’amplifier. Pour ceux qui sont dans le sud, pourront aller prendre l’avion en Italie. Dans tous les cas, la compagnie aérienne la plus touchée sera Air France.