29 avril, 2025
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Harcèlement sexuel. Une culture d’entreprise chez Air France?

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, va convoquer lundi les dirigeants d’Air France “pour avoir des explications” après la publication d’une enquête sur le harcèlement sexuel au sein de la compagnie aérienne par la cellule investigation de Radio France.

Six hôtesses de l’air et une commandante de bord, qui ont accepté d’être citées par leur vrai prénom dans l’enquête de Radio France, dénoncent des comportements sexistes voire de harcèlement et d’agressions sexuelles, parfois avec des attouchements forcés, de la part de pilotes ou de stewards. Deux d’entre elles expliquent avoir porté plainte devant la justice et six ont signalé les faits à la direction d’Air France, sans conséquence pour les agresseurs présumés.

“Agressions et harcèlement, c’est une culture d’entreprise, connue et valorisée. Moi, de façon très ordinaire, je me suis faite toucher, tripoter, j’ai été insultée, traitée de ‘pute'[…] J’ai des collègues qui se sont frottés à moi, qui m’ont plaquée à une cloison, qui ont collé leur bassin contre mes fesses en me donnant un coup de rein. À chaque fois qu’il m’est arrivé quelque chose, c’était vu comme quelque chose de super drôle. Dans ces conditions, comment se plaindre ?“, témoigne Caroline, hôtesse au longue carrière chez Air France.

“Les pilotes sont tout puissants“

Selon un rapport d’audit daté de septembre 2024, commandé par le Comité social et économique d’Air France, auquel Radio France a pu avoir accès, les victimes de violences sexistes et sexuelles gardent le silence par “peur” que “leur signalement ne soit pas pris au sérieux“.

Toujours selon ce rapport d’audit, près de la moitié des hôtesses et stewards qui opèrent sur longs courriers estiment que leurs relations avec les pilotes sont gênantes ou très gênantes. Il conclut même à un “statut de toute-puissance des pilotes“, “entretenu par la direction“. Au-delà, les auteurs du rapport pointent un “contexte de permissivité vis-à-vis des actions les plus graves et les plus condamnables“.
L’enquête intitulée “Air France face à la vague MeToo est à écouter ou lire sur le site de France Inter. La compagnie aérienne tricolore dément catégoriquement protéger les agresseurs, et assure appliquer “la tolérance zéro“, avec “des sanctions qui peuvent aller de la lettre d’observation au licenciement“.

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