Nous avons reçu dans la rédaction une enquête sur l’image des États-Unis auprès des Français et le boycott de la « marque US » après deux mois de présidence Trump que nous communiquons ci-après.
Alors qu’un rapport de Tourism Economics publié fin février pronostique une baisse de 5% des entrées de voyageurs étrangers sur le sol américain, quel est l’impact en France des décisions de la nouvelle administration Trump sur l’image des États-Unis ? Les récentes annonces de la présidence américaine dans divers domaines – droits de douane, guerre en Ukraine, politique DEI des entreprises – ont-elles altéré la « marque US » aux yeux des Français comme lieu de destination aussi bien que comme pays d’origine de tout un ensemble de produits ou services du quotidien.
Le site d’information touristique sur New-York NYC.fr a commandé à l’Ifop une grande enquête qui montre une dégradation historique de l’image des États-Unis auprès des Français au profit notamment de leur voisin canadien. Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français, cette étude tend aussi à montrer que le boycott actuel de la marque US ne serait pas qu’une réaction émotionnelle passagère.
I – L’EFFONDREMENT SANS PRÉCÉDENT DE L’IMAGE DES ETATS-UNIS AUPRES DES FRANÇAIS…
Cette étude révèle d’abord un effondrement historique de l’image du pays de l’Oncle Sam qui apparaît, aux yeux des Français, plus que jamais éloigné de la France sur le plan culturel.
1 – Après à peine deux mois de présidence Trump, la cote de sympathie des États-Unis chez les Français tombe à 25%, soit une chute de 40 points par rapport à la dernière mesure prise en 2010 (65%) lors la 2ème année du mandat de Barack Obama. L’image des États-Unis auprès de l’opinion publique française tombe ainsi à son niveau le plus bas des 40 dernières années.
2 – Cette dégradation de l’image de l’Amérique va de pair avec le sentiment croissant d’un fossé entre les valeurs françaises et américaines : seul un quart des Français (26%) estime aujourd’hui que les deux pays sont « proches » en termes de valeurs, contre près de la moitié il y a une vingtaine d’années (49% en 2004).
II – … S’ACCOMPAGNE D’UNE CHUTE SPECTACULAIRE DE L’ATTRACTIVITÉ DE LA « DESTINATION US »
La dégradation historique de l’image des États-Unis auprès des Français a un impact conséquent sur leur potentiel d’attractivité de manière générale et sur le plan touristique en particulier.
3 – L’Amérique trumpiste n’a jamais fait aussi peu rêvée les Français. L’attractivité des États-Unis comme lieu d’étude ou de travail est deux fois plus faible qu’il y a quinze ans : moins d’un quart des Français souhaiteraient aujourd’hui aller aux États-Unis pour y étudier (22%, contre 48% en 2010) ou y travailler (20%, contre 37% en 2010), soit les niveaux les plus bas des vingt-cinq dernières années !
4 – Le potentiel touristique des USA s’affaisse aussi légèrement (-4 points par rapport à 2022, à 51%) auprès de Français qui s’avèrent en revanche beaucoup plus enclins à visiter leurs voisins. Le Canada voit ainsi son potentiel touristique bondir de 10 points (72%, contre 62% en 2022), tout comme des destinations plus « chaudes » comme le Mexique (+4 points, à 46%) ou Cuba (+6 points, à 43%).
5 – Certaines métropoles progressistes comme New York semblent cependant échapper pour partie à l’opprobre croissante qui affecte l’Amérique trumpiste. Malgré la dégradation globale de l’image des États-Unis, l’attractivité de New York reste significative, comme si l’image de la « grande pomme » était quelque peu dissociée du reste du pays. En effet, New York maintient une certaine attractivité : 62% des Français souhaiteraient y effectuer un court séjour touristique, 28% y effectuer un séjour d’au moins un an et 16% envisageraient d’y vivre définitivement.
Cette « exception new-yorkaise » tient probablement à la dissociation qui s’opère dans l’imaginaire des Français entre les métropoles progressistes et cosmopolites américaines – comme New York ou San Francisco – et l’Amérique profonde perçue comme hostile aux valeurs européennes.
Pour finir, l’étude confirme aussi l’ampleur du rejet du modèle alimentaire américain en France
Parmi les secteurs les plus menacés par le boycott figurent les sodas et boissons sucrées (55%), les chaînes de restauration rapide (52%) et les snacks américains (52%). Cette tendance se traduit concrètement dans le TOP 20 des marques les plus menacées par ce mouvement, où figurent Coca-Cola ainsi que de nombreuses enseignes de restauration rapide : Five Guys (38%), Pizza Hut (37%), Subway (36%), KFC (35%), Starbucks (35%) et Domino’s Pizza (34%). Et sur le plan politique, le boycott des fast-foods mobilise beaucoup les électorats écologistes et de gauche, pour qui cette démarche combine aussi préoccupations environnementales et critique d’une alimentation industrielle.
POUR LIRE LES RESULTATS COMPLETS DE L’ETUDE, CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :
https://www.nyc.fr/presse/boycott-usa
Étude Ifop pour NYC.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus».