La samba à tue-tête, les musiciens de rue, les vendeurs ambulants et les kiosques aux noms pittoresques pourraient disparaître des plages les plus célèbres du Brésil. A partir du 1er juin, une nouvelle ordonnance du gouvernement de la ville de Rio de Janeiro veut interdire la musique live ou venant des gros haut-parleurs sur les trottoirs aux vagues noir et blanc, la vente ambulante sans permis sur le sable et toutes les activités commerciales non réglementées sur la côte.
Une mesure qui tente de préserver l’ordre urbain, la sécurité publique et l’environnement, mais qui, en même temps, menace le cœur culturel et économique de lieux emblématiques comme Copacabana et Ipanema, selon les « cariocas ».
Le maire de Rio a dû assouplir les règles du nouveau « beach code » face à une avalanche de critiques
Le maire Eduardo Paes a rencontré ce mardi les secteurs les plus touchés et a annoncé une série d’assouplissements. Parmi les changements, les haut-parleurs et la vente de boissons en bouteille de verre dans les kiosques seront à nouveau autorisées, mais sous certaines conditions. De plus, l’utilisation de noms de marque sera autorisée dans les boutiques de plage, à condition qu’elles soient conformes à un format visuel unifié pour éviter la pollution visuelle.
L’une des critiques les plus virulentes est venue de la conseillère municipale Dani Balbi -premier représentant transsexuel de l’État de Rio de Janeiro et membre du Parti communiste du Brésil-, qui s’est exprimé avec force sur les réseaux sociaux : « À quoi bon organiser de grands événements avec des artistes internationaux et négliger les personnes qui créent la culture chaque jour dans la ville ? » elle a écrit sur X, faisant référence aux récents concerts de Lady Gaga et Madonna sur la plage de Copacabana.
Un accueil mitigé
La décision de réglementer la musique sur le front de mer a touché une corde particulièrement sensible des cariocas. Quiconque a visité ces plages reconnaît l’atmosphère unique marquée par la musique de samba diffusée dans les kiosques, les vendeurs ambulants proposant des caipirinhas et les chaises éparpillées sur le sable.
Certains riverains ont salué la mesure visant à remédier à ce qu’ils perçoivent comme une activité chaotique sur la plage, mais d’autres affirment que le décret menace la dynamique culturelle de la plage de Rio et les moyens de subsistance de nombreux musiciens et vendeurs locaux qui pourraient trouver difficile, voire impossible, d’obtenir des permis.
