10 septembre, 2025
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Un Européen sur quatre privé de vacances en 2024 : Les chiffres d’Eurostat

En 2024, alors que les questions de pouvoir d’achat et d’inflation ont dominé les débats estivaux, une étude d’Eurostat révèle une réalité préoccupante : près d’un Européen sur quatre n’a pas pu s’offrir une semaine de vacances. Ces chiffres mettent en lumière les disparités économiques persistantes au sein de l’Union européenne (UE) et soulignent les défis auxquels font face de nombreux citoyens pour accéder à un repos pourtant essentiel.On vous livre une analyse détaillée des données et de leurs implications.

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Une inégalité marquée dans l’accès aux vacances

Selon Eurostat, en 2024, 27 % de la population européenne âgée de 16 ans et plus n’a pas eu les moyens financiers de s’offrir une semaine de vacances hors de son domicile. Bien que ce chiffre représente une légère amélioration par rapport à 2023 (-1,5 point de pourcentage) et une baisse significative par rapport à 2014 (-10,6 points), il reste alarmant. Les disparités régionales sont frappantes : les pays du Nord de l’Europe affichent des taux bien inférieurs à ceux des régions du Sud et de l’Est, où les difficultés économiques sont plus marquées.

Cette inégalité reflète des écarts de niveau de vie et de protection sociale au sein de l’UE. Pour beaucoup, partir en vacances reste un luxe, loin d’être une composante universelle du bien-être, pourtant reconnue par l’ONU comme un élément essentiel d’une vie décente.

voyages en Europe

Les chiffres clés par pays

Les données d’Eurostat mettent en évidence des contrastes saisissants entre les États membres :

Les plus touchés : La Roumanie arrive en tête avec 58,6 % de sa population incapable de financer une semaine de vacances, suivie par la Grèce (46,0 %) et la Bulgarie (41,4 %). Ces chiffres témoignent des défis économiques persistants dans les pays du Sud et de l’Est de l’Europe.

Les plus performants : Le Luxembourg affiche le taux le plus bas avec seulement 8,9 % des résidents ne pouvant prendre des vacances, suivi par la Suède (11,6 %) et les Pays-Bas (13,0 %). La Slovénie, avec 14,4 %, se distingue également parmi les pays d’Europe centrale, surpassant même l’Autriche, où le pourcentage a grimpé à 18,9 %, une hausse notable par rapport à 2020 (12,8 %).

Les grands pays : Dans des nations densément peuplées comme la France, l’Allemagne ou la Pologne, le pourcentage de personnes incapables de partir en vacances est inférieur à la moyenne européenne de 27 %, signe d’une relative résilience économique.

Ces écarts, qui atteignent plus de 45 points de pourcentage entre le Luxembourg et la Roumanie, soulignent une fracture économique au sein de l’UE.

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Une amélioration progressive mais inégale

Malgré ces chiffres préoccupants, l’étude d’Eurostat note une tendance positive sur le long terme. Depuis 2014, la part de la population européenne incapable de s’offrir des vacances a diminué de 10,6 points, passant de 37,6 % à 27 %. Cette amélioration reflète une reprise économique dans certains pays et une meilleure protection sociale. Par exemple, Chypre a vu son taux chuter de 42,5 % en 2020 à 33,2 % en 2024, une avancée significative.

Cependant, les progrès restent inégaux. 

Les pays du Sud et de l’Est, comme la Roumanie, la Grèce et la Bulgarie, continuent de faire face à des défis structurels, avec des taux de privation bien supérieurs à la moyenne européenne. Cette situation met en lumière l’importance de politiques sociales ciblées pour réduire les inégalités et améliorer l’accès aux loisirs.

Les implications pour le secteur du tourisme

Ces données ont des répercussions directes sur l’industrie touristique européenne, qui représente un moteur économique majeur. En 2023, 65 % des résidents de l’UE ont effectué au moins un voyage personnel, avec des taux particulièrement élevés en France (84,6 %) et faibles en Roumanie (26,8 %). Ces disparités influencent la demande touristique, les pays du Nord générant une part importante des voyageurs, tandis que les régions du Sud attirent souvent des touristes étrangers, mais peinent à mobiliser leur propre population.

Face à ces défis, les compagnies aériennes, les agences de voyage et les gouvernements pourraient envisager des initiatives pour rendre les vacances plus accessibles, comme des tarifs préférentiels, des subventions pour les ménages à faible revenu ou des campagnes de promotion du tourisme local. De telles mesures pourraient non seulement stimuler l’économie touristique, mais aussi renforcer le bien-être des citoyens européens.

 

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