À la petite ville de Sosúa, que certains en République dominicaine appellent un “bordel à ciel ouvert”, il y a des étrangers d’un peu partout qui y vont pour ça expressément.
Il y a les prostituées qui sont majeures, et il y a les autres, aussi…
Le week-end dernier, une opération menée dans cette municipalité de Puerto Plata a donné lieu à 29 perquisitions domiciliaires, au sauvetage de 174 femmes, dont six mineures, et à l’arrestation de 22 hommes, ainsi qu’à la saisie d’armes, de drogue et de preuves de trafic de migrants. Cette opération a permis de démasquer des réseaux illicites fortement implantés dans la région.
Bien que cette mesure soit nouvelle, ce n’est pas la première fois que ces structures sont ciblées. Cependant, le manque de continuité et le retour à des pratiques tolérées ont entraîné une résurgence du phénomène, avec de nouvelles formes et des réseaux plus vastes.
Connue pour ses plages magnifiques sur la côte nord, Sosúa est devenue un symbole inquiétant du tourisme sexuel dans le pays
Pendant des années, Sosúa fut un lieu de détente, de tranquillité et d’exclusivité. Le charme naturel de la côte attirait les familles aisées, notamment celles de Santiago, où villas, résidences secondaires et petits hôtels furent construits, conférant à la région un charme particulier.
Aujourd’hui, elle est loin d’être une destination familiale
À partir de la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, Sosúa a subi une transformation rapide. L’inauguration de l’aéroport international de Puerto Plata a conduit à l’arrivée de milliers de visiteurs européens et nord-américains, séduits par ses plages vierges, ses tarifs accessibles et souvent par les plaisirs érotiques qu’ils dénichaient dans les rues. Le quartier touristique d’El Batey s’est vu envahi par divers établissements tels que bars, discothèques et logements à prix modique.
La rue Pedro Clisante, qui est le centre du quartier, est devenue un lieu de prostitution en plein air où les pratiques étaient exposées sans aucune gêne. Ce qui était au départ permis est finalement devenu une source d’attraction touristique. Pour un grand nombre de jeunes femmes, qu’il s’agisse de Dominicaines ou de migrantes haïtiennes, la prostitution s’est imposée comme l’une des rares options économiques.