À moins de 100 jours du début de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30), prévue en novembre à Belém, dans l’État amazonien du Pará, le risque d’un chaos généralisé est réel.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a placé l’agenda environnemental au cœur de sa communication gouvernementale depuis la campagne électorale, se retrouve désormais dans une impasse et risque d’être humilié sur la scène internationale lors de cette conférence censée consolider le rôle moteur du Brésil dans la lutte contre le changement climatique.
Le gouvernement brésilien devra donc agir rapidement pour garantir un hébergement abordable aux délégués. La plus grande crainte est que de nombreux pays, notamment les plus pauvres, ne puissent pas participer, ce qui trahirait la promesse d’inclusion de l’événement et porterait atteinte à sa crédibilité
Evans Njewa, président du groupe des « pays les moins avancés », comme les appellent les Nations Unies (PMA), qui regroupe 44 pays, principalement d’Afrique, mais aussi d’Asie, des Caraïbes et du Pacifique, a tiré la sonnette d’alarme. Certains d’entre eux, ainsi que 27 pays, dont la Belgique, le Canada, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et la Corée du Sud, ont signé la semaine dernière une lettre exhortant le gouvernement Lula à déplacer la COP30 de Belém vers une autre ville brésilienne.
La crise est due aux coûts extrêmement élevés de l’hébergement et de la restauration en général, jusqu’à 15 fois supérieurs à la moyenne
Dans certains cas, des appartements ont été loués 2,2 millions de réaux (405 023 dollars) pour les 11 jours de la conférence. Les signataires expriment leur inquiétude face au « manque persistant de logements adéquats et abordables » et à « l’incertitude quant à la possibilité d’une résolution rapide du problème ».
La lettre exige que les prix des chambres d’hôtel ne dépassent pas 164 dollars, « conformément à l’indemnité journalière fixée par les Nations Unies ». « Nous sommes tous des fonctionnaires responsables devant les contribuables, et nous ne pouvons justifier de dépenser l’équivalent de notre revenu annuel pour participer à la COP30 », précise le texte.