En Europe, voyager en train est généralement perçu comme une alternative écologique à l’avion, mais une étude récente de Greenpeace Europe, publiée le 21 août 2025, révèle une tendance alarmante : dans 54 % des cas, le train est plus cher que l’avion pour les trajets transfrontaliers. Cette disparité soulève des questions sur les politiques de transport et l’urgence de promouvoir des solutions durables. L’semble de l’étude est disponible ICI
Une étude qui met en lumière des écarts significatifs
Greenpeace a analysé 109 trajets transfrontaliers et 33 itinéraires nationaux, tous réalisables en train de jour ou de nuit. Les résultats sont frappants : le train peut coûter jusqu’à 26 fois plus cher que l’avion. Un exemple extrême est le trajet Barcelone-Londres, réservé un mois à l’avance : 389 euros en train contre 14,99 euros en avion. En France, 95 % des trajets transfrontaliers sont plus coûteux en train sur au moins six jours par semaine, plaçant le pays en tête de ce classement peu enviable.
Les causes de cette différence de prix
Cette situation s’explique par des facteurs économiques et structurels. Le kérosène utilisé par l’aviation échappe à toute taxation, contrairement aux opérateurs ferroviaires qui paient des taxes sur l’énergie, la TVA et des redevances élevées pour l’accès aux voies. François Guénard, expert chez Roland Berger, souligne que les péages ferroviaires, nécessaires pour entretenir une infrastructure coûteuse, sont la principale raison de ces écarts. De plus, l’absence d’harmonisation entre les réseaux européens – écartement des rails, courants d’alimentation – augmente les coûts opérationnels.
Un paradoxe écologique
Le train, mode de transport parmi les moins émetteurs de CO2 par passager-kilomètre, est pourtant désavantagé face à l’avion, le plus polluant. Les trains de nuit, idéaux pour les longues distances, restent une option climatique pertinente, mais leur prix élevé freine leur adoption. Greenpeace plaide pour rendre le ferroviaire systématiquement moins cher, estimant que les subventions aux compagnies aériennes et l’absence de taxes sur le kérosène biaisent les choix des voyageurs.
Des solutions pour un avenir durable
Pour inverser la tendance, des mesures comme la suppression des taxes sur le rail ou une harmonisation des infrastructures européennes sont envisagées. À l’échelle nationale, 70 % des trajets en train restent moins chers que l’avion, preuve que des politiques adaptées peuvent changer la donne. Améliorer l’interopérabilité des réseaux et réduire les péages pourraient encourager un report modal vers le train.