23 août, 2025
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Mexique: la violence des cartels bouleverse le secteur du tourisme

Pour la première fois, le Département d’État américain qualifie la violence des cartels au Mexique de « terrorisme », ce qui ébranle l’industrie touristique et attise les tensions politiques entre les deux pays.

Mexique: la violence des cartels bouleverse le secteur du tourisme

Dans son avis aux voyageurs étasuniens, le gouvernement Trump utilise un terme qui dérange. Alors que la destination reste globalement au niveau 2 (« prudence accrue requise »), la nouvelle alerte met en garde contre la « violence terroriste, y compris les attentats et les activités connexes », ainsi que contre des dangers courants comme les meurtres, les enlèvements et les détournements de voiture.

La carte qui en résulte est un patchwork de rouge, d’orange et de jaune. Six États mexicains – Colima, Guerrero, Michoacán, Sinaloa, Tamaulipas et Zacatecas – sont classés au niveau 4 : « Ne pas voyager ». Huit autres, dont Jalisco, Basse-Californie et Sonora, sont classés au niveau 3 : « Reconsidérer son voyage ». Seuls Campeche et le Yucatán restent verts au niveau 1.

Derrière cette dénomination se cache un enjeu géopolitique

Le moment choisi pour cet avertissement aux voyageurs n’a pas échappé à quiconque suit les relations américano-mexicaines. Le président Donald Trump exige depuis des mois que le Pentagone traite les cartels latino-américains comme des organisations terroristes et a même proposé une intervention militaire à l’intérieur des frontières mexicaines. Son discours de campagne a imprégné le débat politique, et cette nouvelle formulation, subtile ou non, résonne comme un écho. 

La vague de criminalité au Mexique ne date pas d’hier. Elle remonte à près de deux décennies, depuis que le gouvernement a militarisé sa lutte contre le crime organisé

Plus de 1 500 personnes sont portées disparues, dont beaucoup sont liées à des représailles criminelles ou à des luttes de pouvoir internes. Les enjeux sont considérables. Un avertissement aux voyageurs peut affecter les réservations de vols, les conférences d’affaires et même les échanges étudiants. L’étiquette de « terrorisme » peut être politiquement efficace à Washington, mais au Mexique, une crise d’image menace.

Dans un pays caractérisé à la fois par sa beauté et sa complexité sociale, trouver l’équilibre a toujours fait partie du voyage…

Comment un pays peut-il continuer à attirer les visiteurs avec un bagage si lourd? Les responsables du tourisme mexicain ont déplacé leur attention du soleil et du sable vers la gastronomie, la musique et le patrimoine culturel. Ils parient que les gens ne viendront pas uniquement pour les plages, et que ces histoires plus profondes survivront aux gros titres sensationnels.

Toutefois, les responsables ne nient pas les risques et argumentent en tenant compte du contexte. Chaque semaine, des millions de personnes se déplacent en toute sécurité dans les aéroports et sur les autoroutes. La plupart des incidents violents, disent-ils, se produisent loin des itinéraires empruntés par les voyageurs. Même dans les zones d’alerte aux voyageurs, le tourisme continue.

 

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