25 avril, 2024
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Le patron du Medef : On n’est pas entrepreneur si on n’est pas optimiste !

Nous avons lu, comme beaucoup, l’entretien publié par nos confrères de l’Echo Touristique avec Lionel Rabiet, patron de Voyages d’Exception. Il semble, au travers de ses propos, ne plus tirer sur la sonnette d’alarme mais organiser un enterrement. Faut-il être aussi pessimiste aujourd’hui tout en ayant les pieds sur terre ?

Lionel Rabiet, président EDV Île de France

Il indique notamment « Selon moi, cette crise va engendrer plusieurs bouleversements qui pourraient avoir des conséquences dramatiques sur nos réseaux de distribution » …. « La situation actuelle est, selon lui, autrement plus inquiétante ». Il évoque pêle-mêle : l’avenir des commerces de proximité et donc des agences physiques ; le business travel ; et les ventes directes des voyagistes.

Les agences de voyages de proximité en danger ?

Le nombre d’agences en France n’a pas beaucoup évolué malgré les différentes crises que nous avons traversées ces 15 dernières années. Selon l’INSEE en 2019 : en France, 4 800 unités légales exercent une activité d’agences de voyages ou de voyagistes (voir : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3701876 ). Quand on regarde le chiffre d’affaires des agences, il est en constante augmentation entre 2000 et 2017. Lionel Rabiet a raison de s’inquiéter, car la situation actuelle est inédite. Cependant, les agences de voyages ont toujours su s’adapter aux crises. Les vocations dans ce métier ne manquent pas. Les écoles de tourisme ne désemplissent pas.

Le voyage d’affaires se passera sur Skype ou sur Zoom

Cela fait des années qu’on nous annonce le pire dans le business travel. Les systèmes de visioconférence existent depuis de nombreuses années.  Il faut d’abord remarquer que trois grandes marques trustent le voyage des grandes entreprises : Amex Travel, Carlson et BCD. Les agences de réseau (Selectour, AFAT, Tourcom, Havas Voyages) s’en sortent plutôt bien car elles ont désormais des équipements informatiques capables de rivaliser avec les réseaux spécialisés. Certes, actuellement, les entreprises ne souhaitent pas que leurs collaborateurs voyagent à l’autre bout du monde pour les raisons que nous connaissons. Mais, il est évident que le contact physique est nécessaire pour accroître les ventes à l’international. Le virtuel ne remplace pas une vente en face à face. Les voyages d’affaires reprendront dès que le monde aura vaincu cette pandémie. Egencia avait fait faire une étude par Harvard Business Review. L’étude précisait en 2019 que 89% des dirigeants considèrent que les rencontres en face à face sont à privilégier soit dans le cas d’une rencontre avec un nouveau client (89%), soit pour mieux comprendre les consommateurs (82%), soit enfin lorsqu’il s’agit de négocier un contrat (71%). Là encore, il va falloir être patient.

Les TO vont vendre en direct….

C’est un sujet que nous connaissons depuis plus de 30 ans. Certains tour-opérateurs vendent déjà une partie de leur production en direct. Il s’agit parfois de groupes et même d’individuels. Comment reprocher à un voyagiste de vendre vers le consommateur ? Il prend souvent des risques avec l’impression d’une brochure, avec des engagements hôteliers et parfois aériens. Les négociations en matière de commissionnement sont souvent houleuses avec les grands réseaux. C’est une situation que nous connaissons bien ! La vente via le digital peut faire progresser les ventes directes. Nous croyons néanmoins que les clients ont un réel besoin d’être rassurés. L’agence de voyages de proximité est un atout formidable. TUI a démontré que malgré sa puissance, il n’a pas réussi son pari, notamment en France.

Les TO aimeraient suivre l’exemple allemand en matière de règlement

On ne peut éluder cette question. Laurent Abitbol, Président de Marietton, avait déjà dit ce qu’il pensait de cette demande. Le cas de Thomas Cook est resté en travers de la gorge de nombreux professionnels. Il est clair que cette question reviendra dans les discussions un jour ou l’autre.

Le Président du MEDEF affiche un certain optimisme

On pouvait lire dans le Figaro du 26 Août : « Malgré la conjoncture incertaine, les patrons affichent leur optimisme ». Le journal posait des questions à Geoffroy ROUX DE BÉZIEUX, le président du Medef. « Dans quel état se trouvent les entreprises françaises en cette rentrée 2020 ? : Elles sont dans un meilleur état qu’en avril, même si elles n’ont pas retrouvé leur niveau d’activité d’avant crise. La situation diffère selon les secteurs ; certains comme l’hôtellerie-restauration, la culture ou l’événementiel sont bien sûr plus impactés. Je suis cependant surpris – le sondage Ifop que le Medef a commandé le montre – par l’état d’esprit positif des entrepreneurs en cette rentrée. »

Autre question : » Vous ne croyez donc pas à la vague de plans sociaux et de licenciements à venir ? :  On n’est pas entrepreneur si on n’est pas optimiste ! D’ailleurs, les plans sociaux ne représentent à date que 50 000 suppressions de postes et il y a toujours 600 000 emplois à pourvoir à Pôle emploi. L’explosion du chômage vient davantage des non-embauches, notamment en CDD et intérim, que des licenciements. Aucun modèle ne peut mesurer les conséquences d’un arrêt de l’activité, soudain et concomitant dans le monde, suivi d’un redémarrage différencié selon les territoires. Le pire n’est jamais certain. La très grande majorité des entreprises rembourseront leur prêt garanti par l’État, soit par anticipation, soit à échéance »

Et : « Le plan d’urgence du gouvernement a-t-il été à la hauteur des enjeux ? : Le gouvernement a fait le job, l’administration et les banques aussi. Qui eût cru que 560 000 entreprises, principalement des très petites, pourraient en quatre mois bénéficier d’un prêt garanti ? Sur le chômage partiel, l’État a également répondu présent et a permis d’amortir le choc »

Le Figaro ajoute : « Le tourisme et la restauration ne voient pas le bout du tunnel ! » On évoque surtout l’hôtellerie et la restauration .

Pourquoi ne pas unir davantage nos forces face aux politiques

Il est clair que le tourisme est fortement impacté. Cependant, l’état s’intéresse surtout à nos grandes entreprises comme Air France, SNCF ou Airbus. Les petites et moyennes entreprises sont laissées de côté. Comme nous l’indiquions dans notre article d’hier : https://mistertour.fr/2020/08/26/les-associations-professionnelles-du-tourisme-en-allemagne-sunissent-face-aux-politiques/ Malgré le travail remarcable d’EDV et du SETO, on évoque très peu les agences et les voyagistes dans les médias si ce n’est pour évoquer les problèmes de remboursement. Pourquoi ne pas faire comme les allemands et unir l’ensemble des associations représentant notre profession : agences, TO, guides, DMC, autocaristes, hôtels, gîtes, tourisme associatif…. Vous avez la liste dans notre article !

Le rendez-vous à lIFTM en Novembre pourrait peut-être rassembler toutes les forces vives du voyage et du tourisme en générale. Préparons-nous !

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