HNA s’est déclaré, vendredi 29 Janvier 2021, en faillite, mettant fin à une histoire incroyable, entre grandeur et décadence. Criblé de dettes, le groupe était chancelant depuis plusieurs années. La crise du Covid-19 a précipité sa chute. Sa dette serait de 9,6 milliards d’euros était devenue intenable.
Une période grandeur vécue également en France
HNA acquiert 10% de Pierre et Vacances en 2015. La même année, il rachète Swissport, spécialisé dans les services aéroportuaires, pour 2,7 milliards de francs suisses. On se souvient que HNA était intéréssé pendant un moment par FRAM. L’affaire ne se fit pas. En 2016, le chinois prend le contrôle de la chaîne d’hôtels Radisson et s’offre 25 % de l’américain Hilton, pour 6,5 milliards de dollars. Air France cède 49,9 % de sa filiale de restauration à bord Servair au suisse Gategroup, qui vient d’être racheté par le chinois HNA. On peut rajouter des participations dans des plusieurs compagnies aériennes : la française Aigle Azur, Virgin Australia, la compagnie portugaise TAP et la brésilienne Azul. En 2017, HNA devient même le premier actionnaire de Deutsche Bank (10 % du capital), et le nouveau sponsor de l’Open de France de Golf. La France lui déroule le tapis rouge.
Le patron trouve la mort en France et de façon curieuse
Devant la frénésie d’achat et des dettes qui amplifiaient, le gouvernement chinois avait en 2017 commencé à serrer les boulons. Les dirigeants étaient dans le collimateur du PCC. On assiste à un évènement impensable à l’époque. Wang Jian, 57 ans, le cofondateur du groupe HNA, fait une chute mortelle à l’été 2018. Il tombe d’une dizaine de mètres, alors qu’il prend un selfie en haut d’un mur, à Bonnieux, dans le Luberon. Après la mort de Wang Jian , HNA a annoncé qu’elle transférerait 15% des actions de Wang Jian (environ 9 milliards de dollars américains) au Hainan Cihang Public Welfare Fund.
Le gouvernement chinois reprend la main sur le groupe
Après une expansion démesurée, le mastodonte entame une cure d’amaigrissement. Une marche arrière imposée par Pékin. HNA inquiète le gouvernement chinois, jusque-là favorable à l’expansion internationale de quelques entreprises. HNA est un groupe opaque avec un enchevêtrement de filiales. La dette serait de 130 milliards d’euros. L’urgence est de revendre au mieux ce qui peut l’être. Au début de l’épidémie de Covid- 19, un sauvetage du groupe par Pékin était dans les tuyaux ; la province du Hainan avait pris le contrôle du conglomérat pour le démanteler. Le sauvetage n’a pas eu lieu, la faillite d’HNA annonce son démantèlement.