Charles Bertin a rêvé de sa grand-mère morte il y a un demi-siècle. Au matin il se doit de rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges, car soixante plus tard la maison et le jardin de Bruges restent auréolés dans la mémoire de l’auteur d’une grâce particulière. Sa grand-mère, Thérèse Augustine, était née dans les années 1870 dans une famille de petits paysans des environs de Mons. Elle fut soumise aux lois d’un milieu social qui considérait que les filles à douze ans devaient quitter l’école, et la lecture comme un luxe. Mariée très jeune elle passa sa vie entre les tyrannies de la marmaille et les urgences du pot au feu. À la mort de son mari, Thérèse-Augustine se précipita à la bibliothèque communale.
Charles Bertin n’a pas encore sept ans, quand sa grand-mère décide de faire de lui le dépositaire de ses souvenirs. Il passera ses vacances d’enfance, en hôte unique, dans l’enchantement du jardin de sa grand-mère. Et puis il y a Bruges ville musée, la Bruges hanséatique, historique, artistique… qu’Augustine-Thérèse, guide en main, va découvrir avec son petit-fils dans des gymkhanas pédestres et intellectuels épuisants.
Merveille de tendresse et de délicatesse le portrait que Charles Bertin dresse de sa grand-mère se superpose à nos propres souvenirs. L’amour, sincère et unique, qui unit un enfant à sa grand-mère nous remplit d’émotions et de nostalgie. Bruges est le décor somptueux et le témoin magique, de cette complicité entre cette grand-mère extravagante et l’auteur.
Charles Bertin (1919-2002) fut un grand défenseur de la Francophonie en terre flamande. Ce court récit à l’écriture recherchée et poétique est un pur joyau.
La petite dame en son jardin de Bruges – Editions Babel 159 pages.
De nouveau un très bon choix qu nous propose Jean-François…
Les moments passés avec sa grand-mère par le narrateur …Un bijou de poésie…