28 mars, 2024
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Une destination … une chanson : Entre dos aguas de Paco de Lucía

Je pense qu’il n’y a pas de différence entre le voyage et la musique, car la musique est elle-même tout un voyage. Elle a l’étonnante capacité de nous transporter à travers l’imaginaire dans certains lieux ou moments de votre vie, et elle peut aussi -tout comme le cinéma- nous emmener dans des endroits qu’on n’a jamais connus ou à des moments qu’on n’a jamais vécus.

À la fin 2020, en pleine pandémie, quand j’ai commencé cette rubrique hebdomadaire sur MisterTravel.news, beaucoup de chansons que j’associais depuis longtemps à des itinéraires et des expéditions me sont venues à l’esprit, même si elles ne font pas toujours allusion directe à une destination précise. Beaucoup d’entre elles parlent de voyages intérieurs, du désir de d’éloigner dans l’espoir d’un changement par rapport à un présent stagnant, de l’envie de se perdre et de se retrouver en même temps… Ensemble, elles constituent la bande son originale de notre vie comme s’il s’agissait d’un film. Elles sont une source intarissable de souvenirs, nous inspirent quand on les écoute, nous remplissent de vitalité et nous donnent toujours envie de parcourir le monde.

C’est le cas du titre Entre dos aguas (Entre deux eaux) de Paco de Lucía, où l’évocation de l’Andalousie est immédiate à travers le rythme entraînant du flamenco joué par ce virtuose de la guitare. Question genre, il s’agit d’une rumba, un style de flamenco festif très répandu dans les célébrations et les fêtes et dérive de la rumba cubaine. Elle est arrivée en Espagne grâce aux échanges commerciaux avec l’Amérique latine qui ont eu lieu au cours du XIXe et du début du XXe siècle, époque où plusieurs genres musicaux étaient importés.

Il s’agit du morceau qui ouvre l’album Fuente y Caudal sorti en 1973 et qui donne un nouvel élan au flamenco car la guitare n’est plus là pour accompagner le chanteur, sinon qu’elle est la protagoniste principale. Si à cela on ajoute des bongos et une basse électrique (pas du tout habituel dans le flamenco à l’époque), le succès est garanti. En écoutant attentivement l’enregistrement, on entend deux guitares dans certaines parties, mais on ne sait pas si c’était Paco de Lucía lui-même qui l’a enregistré deux fois ou s’il était accompagné de son frère Ramón d’Algésiras.

Le titre fait référence à la région où est né et où vécut le guitariste (Algésiras, et sa voisine Tarifa) située à la pointe sud de la péninsule ibérique, là où se rencontrent précisément les eaux de la Méditerranée et celles de l’Atlantique. Ce lieu à côté du détroit de Gibraltar est presque constamment soumis à des vents forts (notamment la ville et la plage de Tarifa, paradis des surfeurs) qui soufflent à la fois d’est et d’ouest.

C.A.T.

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