Ce titre ressemble à un hommage à la ville de Miami, plus précisément au quartier le plus en vue : South Beach. L’acteur américain Will Smith, rappeur à ses heures, sortit ce titre en single en 1981, qui fut ensuite repris dans son premier album solo nommé Big Willie Style. Miami utilise des samples de And The Beat Goes On, un titre classique des années 80 du groupe funk The Whispers.
Au début du clip vidéo, Will et quelques amis dînent dans une luncheonette de Philadelphie, la ville natale de l’artiste. Il fait venteux dehors, donc Will et ses amis hyper cool (tous drapés dans les plus couteuses doudounes des nineties) décident qu’un saut à Miami dans le jet privé de la star s’impose. À ce stade de l’histoire en images, nous avons compris que, au-delà d’être ultra-friqué, Will est aussi un homme au goût exceptionnel. Il va vite nous faire comprendre qu’il adore les belles voitures (en témoignent ses autres morceaux Just Cruisin’ et Pump Ya Brakes) et que, fraîchement débarqué dans le Sunshine State, sa Bentley avec la plaque d’immatriculation personnalisée Willystyle l’attend en bout de piste. Non mais, vous le voyez faire la queue au comptoir de chez Avis ?
La partie « jour » du clip mélange funk et rap ; Will n’arrête pas de sourire, chanter, danser et se relooker -tout en même temps, un exploit-, et sait surtout quel véhicule conduire pour que toutes les belles filles tombent à ses pieds. Il fait du charme certes, mais reste avec les copains entre les façades art déco de South Beach et le bord de mer. Ceci dit, même si les palmiers contribuent au joli décor tropical, il ne se mouille même pas les pieds et saute directement sur un hors-bord qui fait la transition avec la partie « nuit ».
Et là, changement de rythme. L’artiste s’empare du micro et la chanson prend une tournure salsa avec des congas et des chorégraphies élaborées. Ça tourne, ça saute et ça virevolte, la joie est contagieuse, tout le monde est en excellente forme physique et exhibe de belles dents blanches. On ne s’attendait pas à moins, disons que la scène des clubs de Miami ou ailleurs est en fait assez superficielle et que les gens vous jugent en fonction de votre apparence. Mais bon, Will est si décontracté et semble à mille lieux des stéréotypes macho chers aux rappeurs qu’on se laisse emporter par l’euphorie Welcome to May’amie/Bienvenidos a Mie amie.
Le charme fonctionne à tel point qu’on arrive même à oublier qu’en été Miami a un climat terriblement chaud et humide, que le boom immobilier a envahi les rivages avec de tours gigantesques, que les prix sur South Beach sont prohibitifs et que le trafic automobile est infernal. Remarquez, tout cela était bien différent dans les nineties et avant Men in Black. Qui sait si, de nos jours, le coolissime Will ne serait tenté de partir à la chasse aux aliens sur le sable blanc…
C.A.T.
