24 avril, 2024
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Envoyez la sauce : Kopi luwak … les surprises d’Indonésie !

Luwak est le nom indonésien de la civette asiatique (paradoxurus hermaphroditus), mais aussi du café (kopi) qui est une référence dans le monde du luxe. Ce fameux breuvage se caractérise par un goût prononcé de noisette et une absence d’amertume dû à son processus de fabrication unique à partir de cerises de caféier partiellement digérées et excrétées par la civette. Ces animaux se nourrissent presque exclusivement de baies et ont la particularité de les choisir au meilleur moment de leur maturité.

Les civettes ingèrent les baies rouges et digèrent leur pulpe, mais pas les grains, qu’elles éliminent entières, ce qui facilite la collecte à travers les fèces, pour ensuite être torréfiées naturellement (l’hygiène est garantie tout au long du processus de production). De plus, le fait que les grains passent par le système digestif des civettes a des avantages : les enzymes du tract intestinal de l’animal sont capables d’éliminer une grande partie de son amertume, ce qui en donne une boisson au goût assez sucrée, qui rappelle le goût du cacao ou du caramel.

Son prix élevé est dû à la petite quantité qui est produite, environ 500 kilos chaque année. Le coût moyen d’un kilo est généralement d’environ 900 euros, et une tasse de ce type de café est proposée à 80 euros en Europe ou aux USA. Cependant, son prix est en baisse depuis que le kopi luwak a été boycotté pour cause de son processus de fabrication.

En Indonésie, cet animal à l’état sauvage est considéré comme ravageur, car il envahit d’immenses champs de fruits à production commerciale. Cependant, au fur et à mesure que le commerce très lucratif de cette variété de café s’est développé, les civettes ont été élevées en captivité par les habitants dans des plantations spécialisées dans la collecte des fruits dans plusieurs pays du Sud-est asiatique. Les associations de protection des animaux se sont vite manifestées, accusant ces plantations pour les mauvaises conditions de vie des animaux enfermés dans des cages qui développent des comportements anxieux pouvant causer leur propre mort. En plus, les animaux sont soumis à de longues journées sans manger pour les gaver ensuite de graines de café en grande quantité, ce qui est contraire au processus digestif naturel de l’animal.

Selon la SCAA, (American Special Coffee Association), il est difficile de déterminer si ce produit sur le marché a été fabriqué à partir d’excréments d’animaux vivant à l’état sauvage ou en captivité, en raison de la production annuelle actuelle estimée environ à 50 tonnes. De toute évidence, il n’est pas facile de justifier un saut de production de 500 kilos à 500 tonnes et on estime que ce café gourmand, -produit maintenant non seulement en Indonésie, mais aussi au Vietnam, aux Philippines et en Chine dans de fermes tenant des civettes en captivité-, pose la question de son authenticité, ce qui a conduit de nombreux acheteurs de l’industrie à remettre en question l’intégrité du produit.

Plus qu’un café de niche, le kopi luwak semble un produit de luxe imposé par la presse spécialisée comme le plus cher au monde. En effet, dans l’esprit des consommateurs, il est plutôt perçu comme un objet de désir et un synonyme du statut social élevé avec un prix de 80 euros la tasse, tandis que le vrai goût ou l’arôme du café passent au second plan.

C.A.T.

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