Le camping vit de beaux jours en France, son deuxième pays d’élection après les Etats-Unis. Il n’a cessé de se transformer, se partageant désormais entre la version Camping Paradis cinématographique, toujours de mise, et une dimension beaucoup plus chic, toujours en pleine nature, baptisée « hôtellerie de plein air » voire « Glamping ».
Il y a les habitués, les nostalgiques qui poursuivent une tradition familiale connue dès l’enfance et puis il y a les nouveaux adeptes. Eux, ce ne sont pas forcément ceux qui cherchent un emplacement pour une petite tente dans des infrastructures minimalistes et pour qui se mettre en camping 4 ou 5 étoiles serait presque une trahison. Non, les nouveaux adeptes veulent se sentir l’âme d’un Robinson Crusoé dans une nature préservée certes mais avec le confort. Dans une France qui offre plus de 8000 terrains de camping, il y en a pour tous les goûts.
Stéphane Michel, co-fondateur du Tour Opérateur 100% camping Ze-camping observe ce maintien de la bonne santé d’un secteur résilient aux crises et l’émergence d’une nouvelle forme de campings et de campeurs. D’où d’ailleurs son idée de « collection ». Elle comprend soixante campings, visités et sélectionnés selon une charte de qualité particulière, des hébergements de dernière génération et de fortes disponibilités en toute saison.
Beaucoup sont devenus de vrais villages clubs avec hébergements en dur de type mobile home intégrant tout le confort d’une maison classique : salle de bains, toilettes, cuisine, télévision, matériel pour barbecue, terrasses ombragées voire climatisation. Même lorsque les hébergements sont en toile, sous forme de tentes-lodge on trouve un équipement confort recherché.
A ce stade on est fondé à se demander en quoi ce camping mode « Bobo » se distingue de villages-vacances. Selon Stéphane Michel, le prix reste toujours déterminant. « De 300 € la semaine entre avril et juin on n’excède guère les 1000 € la semaine en plein été pour des hébergements capables d’abriter entre 4 et 6 personnes ». Si le camping, sous toutes ses formes, reste le choix privilégié des familles, la montée en gamme des structures d’accueil offre aussi des possibilités à des couples sans enfants en-dehors des périodes de vacances scolaire. Le besoin grandissant d’être dans la nature, boosté qui plus est par les récentes périodes de confinement, a toutes les chances d’augmenter encore la courbe exponentielle du nombre de campeurs.
Et pour tous ceux qui pensent « le camping ce n’est pas pour moi » il existe désormais une formule intéressante qui a valeur de test : les courts-séjours hors périodes de vacances. Un week-end prolongé, la volonté de partir moins loin et moins longtemps peuvent inciter tout un pan de clientèle à ouvrir une petite porte vers une autre forme d’aventure de vacances. Avec 41 % de Français (enquête IFOP 2020) déclarant avoir campé au moins une fois au cours des cinq dernières années, le réservoir de clientèle n’est pas encore rempli.
Evelyne Dreyfus
