28 mars, 2024
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Une expo à Paris: à quoi ressemblera le voyage en 2050?

Peut-être ferons-nous de la « cueillonomie » en pleine nature avec un chef étoilé ? Peut-être à force de ne plus trop voyager développerons nous le syndrome de la “voyageïte” que la Maison des maladies du voyage nous aidera à surmonter ? Le voyage version durable oblige à la réflexion comme en témoigne l’exposition Hors Piste en cours à Paris*

Il est certain que si nous voulons nous acheminer vers un monde décarboné et un tourisme durable, nous devrons en passer par des innovations majeures. Tenant compte des tendances lourdes perceptibles dans nos sociétés, le studio « Possible Future » nous invite à une réflexion tantôt utopique tantôt dystopique sur le voyage au futur. L’exposition Hors Piste nous y interpelle de façon immersive, non dénuée d’humour et surtout d’imagination.

Elle nous mène sur un petit itinéraire à la fois drôle et inquiétant s’inscrivant dans le contexte de l’innovation durable, spécialité de ce groupe de designers, d’ingénieurs et de business stratégistes. Une exploration bien intéressante qui nous interroge sur notre propre vision du voyage et des expériences qui y sont rattachées. Si certaines idées de cette exposition ressemblent à de la science- fiction, d’autres ne manquent pas de vraisemblance.

nouveaux outils pour se livrer à la “cueillonomie”

QUAND LA GASTRONOMIE S’APPUIERA SUR LA CUEILLETTE

Sans doute les mois que nous venons de vivre ont-ils mis en valeur les richesses proches de chez soi mais pour éviter l’ennui il faut penser à proposer des expériences inédites. Alors que diriez-vous d’expérimenter la « cueillonomie ». La quoi ?… Le néologisme se veut une contraction des mots cueillette et gastronomie. Nos designers du futur ont imaginé qu’en 2050 nous pourrions faire de notre environnement, quel qu’il soit, une expérience gustative.

Au croisement du besoin de transparence alimentaire et de l’aspiration à une reconnexion avec la nature cette pratique consisterait à être équipés d’ustensiles du futur pour bénéficier d’une expérience gustative unique et dépaysante. Des suggestions de nouveaux ustensiles sont exposés. Des articles de presse fictifs, montrant l’évolution de la tendance, accompagnent même le parcours. Exemples d’ustensiles ? :  des gants en Goretex bio-sensibles pour éviter les plantes toxiques, des couverts-outils pour découvrir les plantes sauvages comme cette cuillère servant en même temps de petit pilon, de petites pilules faisant du randonneur un « cueilleur augmenté » en rendant parfaitement visibles les plantes comestibles. On a même imaginé une marque connue d’aides culinaires qui aura créé des « comestiseurs », capable de détoxifier les plantes sauvages

En 2050, le studio Possible Future a même imaginé qu’un chef étoilé a ouvert son nouveau restaurant exclusivement dédié à la cueillonomie, en plein cœur de la forêt de Rambouillet. Alors  bien sûr de multiples nouveaux mots entreront rapidement au Petit Larousse !

SOIGNER LA « VOYAGEITE » AIGUE

Au sous-sol de l’exposition Hors Piste vous trouverez un écran diffusant la publicité d’une clinique d’un genre nouveau. Chez Shpilkes chacun de nous pourra remplir un formulaire permettant de détecter certaines pathologies d’un genre nouveau et faire appel à des thérapies écologiques pour soigner l’irrépressible bougeotte et éviter le tourisme de masse. On pourra vous prescrire du « Kilométril » ou du « Routax » par exemple. Ces produits, parmi d’autres vous aideront à compenser la « voyageite aigue » ou le Doomscrolling bougeotteur (typique de ceux qui travaillent trop du pouce sur les réseaux sociaux genre Instagram, grand promoteur de voyages imaginaires) ou les effets du Syndrome de Paris lorsqu’on a trop fantasmé sur une destination et qu’on en revient déçu voire déprimé.

AGRANDIR NOS SOUVENIRS DE VOYAGE

Le système « Capture » quant à lui se penche sur le souvenir à l’ère post-photographique. Un capteur posé sur n’importe lequel de nos vêtements pendant un voyage, captera bien plus qu’une image. Il enregistrera l’ambiance, les sons, les données météorologiques, géographiques d’un moment vécu. Les voyageurs pourront ensuite les confronter, que ce soit dix jours ou cinq ans plus tard, aux images prises sur place. De quoi laisser la place à la déconnection et à une nécessaire sobriété digitale.

Ce collectif a réfléchi aussi aux voyages subis, aux mouvements contraints de personnes à l’échelle planétaire face aux multiplications des crises migratoires menaçant des milliers de personnes.

Loin d’être anecdotiques ou fantaisistes, ces projections, certes excessives pour certaines et tout à fait plausibles pour d’autres, sont des bases de réflexion largement dignes d’intérêt.

Exposition Hors Piste dans le cadre de la Semaine du Design

Du 8 au 16 septembre au  Lieu Idéal 31 rue Yves Toudic Paris. Métro République.

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1 COMMENTAIRE

  1. Ah ah, voilà un billet plein d’humour.. Un brin inquiétant peut-être.. En fait je suis en avance sur mon temps je pratique déjà la cueillenomie. ????????????

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