Le carnaval historique d’Ivrea (Ivrée en français) est un évènement qui a lieu dans la ville piémontaise située dans le nord de l’Italie, entre Turin et Aoste, qui comprend une grande bataille de nourriture; à savoir, une tradition de lancer d’oranges entre groupes organisés.
En quoi consiste l’affrontement?
L’intense bataille a lieu durant les trois derniers jours “gras” du carnaval et rassemble des milliers de personnes réparties en neuf équipes de lanceurs d’oranges et un bataillon de chars tirés par des chevaux représentant l’armée de l’aristocratie.
Les 51 chars sont réparties en 35 paires et 16 quadrilles, qui se rassemblent à 13h pile dans la place centrale, avant le début de la bataille. Ils circulent dans les rues en s’alternant et donnant lieu aux combats contre les équipes à pied.
Plus de 600 tonnes d’oranges sont lancées pendant le festival; il faut signaler que ces fruits ne conviennent pas à des fins commerciales, et qu’il ne s’agit donc pas de gaspillage.
Les chevaux sont considérés les principales vedettes de l’événement et traités avec beaucoup de respect.
D’où vient cette tradition?
Ce carnaval est avant tout une allégorie et a ses origines au XIIe siècle. Il s’agit d’une révolte contre la tyrannie menée par le personnage héroïque de Violetta, la fille du meunier qui refusa les avances du seigneur local réclamant son droit de cuissage. Elle tua le despote, donnant ainsi le signal d’une émeute populaire.
Des siècles plus tard, quand les propriétaires terriens n’étaient plus nobles mais simplement plus riches que les paysans, une autre révolte historique eut lieu lorsque le peuple refusa d’accepter les sacs de haricots qui leur avaient été octroyés par pure pitié. Les haricots furent utilisés comme projectiles et les paysans mitraillèrent les tyrans arrogants.
La bataille est une démonstration de fierté… en souvenir des oranges amères!
Le but est tout simplement de frapper les adversaires le plus fort possible avec les oranges et de les obliger à sortir du jeu pendant que le défilé traverse la partie la plus ancienne de la ville. Ensuite, les juges doivent désigner un vainqueur au terme du troisième jour.
Ceux qui ne veulent pas y participer doivent enfiler un bonnet phrygien rouge symbole de la liberté, et rester à l’abri derrière des grillages qui sont érigés tout le long du parcours de la parade. Autrement, ils seraient immédiatement considérés comme des ennemis, devenant ainsi des cibles potentielles.
Après deux ans d’absence pour cause de pandémie, le début du festival 2023 est prévu le dimanche 19 février et, pour les non-résidents, le billet d’entrée en ville a un coût de 15€.
