Le président tunisien Kais Saied a déclaré au directeur général du Fonds monétaire international que les conditions imposées par le fonds pour fournir un soutien financier au pays d’Afrique du Nord risquaient de déclencher des troubles civils, a annoncé la présidence tunisienne.
“Le président de la République a clairement indiqué que les conditions imposées par le Fonds monétaire international pour fournir un soutien financier à la Tunisie sont inacceptables car cela affecterait la paix civile”, indique le communiqué.
Réunion à Paris pour un sauvetage de la Tunisie
Les remarques de Saied sont intervenues lors d’une réunion avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva à Paris en marge d’un sommet sur la finance jeudi soir, a indiqué la présidence tunisienne.
Les pourparlers de sauvetage de la Tunisie avec le FMI semblent au point mort depuis des mois, et rien n’indique que Saied soit prêt à accepter les étapes nécessaires pour parvenir à un accord et aider le pays à éviter une crise financière.
Sans prêt, la Tunisie est confrontée à une crise de balance des paiements généralisée
La plupart de la dette est interne, mais il y a des remboursements de prêts étrangers dus plus tard cette année, et les agences de notation de crédit ont déclaré que la Tunisie pourrait faire défaut.
Kais Saied a réitéré que toute réduction nécessaire des subventions, principalement sur l’énergie et l’alimentation, pourrait avoir des effets néfastes sur le pays, rappelant les émeutes meurtrières qui ont frappé la Tunisie en 1983 après que le gouvernement a augmenté le prix du pain.
“Le président de la République a souligné qu’il n’accepterait pas qu’une seule goutte de sang soit versée”, indique le communiqué de la présidence, ajoutant que Georgieva avait accueilli favorablement une invitation de Saied à se rendre en Tunisie à une date encore à déterminer.
En attendant, toujours des naufrages de bateaux au départ de Tunisie
Trente-sept migrants sont portés disparus après le naufrage de leur bateau entre la Tunisie et l’île italienne de Lampedusa, a annoncé vendredi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), citant le témoignage de quatre survivants du naufrage.
L’agence des Nations unies a déclaré que les survivants, tous originaires d’Afrique subsaharienne, sont arrivés à Lampedusa jeudi soir, après avoir été secourus du naufrage par un autre navire.
Les survivants ont déclaré à l’OIM qu’ils avaient quitté le port tunisien de Sfax en direction de l’Italie avec 46 personnes à bord, mais que leur bateau avait chaviré par des vents violents.
Ils ont raconté que cinq de leurs compagnons de voyage ont été récupérés par un autre bateau, tandis que 37 personnes sont portées disparues, dont sept femmes et un enfant, a déclaré à Reuters un porte-parole de l’OIM en Italie.
