Actuellement, il est rare qu’une compagnie aérienne ne se targue pas d’avoir des résultats financiers exceptionnels. Il ne s’agit pas du fait d’avoir offert un meilleur produit ou d’être une compagnie mieux gérée. C’est tout simplement la hausse du prix des billets d’avion qui permet à la plupart des transporteurs d’afficher des résultats parfois mirobolants. Le voyageur trinque mais ne peut rien faire. Certains états réagissent. C’est le cas de l’Italie.
Le gendarme italien de la concurrence ouvre une enquête
Comme l’indique le journal La Tribune, le gendarme italien de la concurrence, l’Antitrust, a annoncé le jeudi 16 novembre l’ouverture d’une enquête sur les prix des vols vers la Sicile et la Sardaigne. Objectif : résoudre le problème des prix élevés des billets d’avion.
La desserte des îles est importante
L’enquête, qui concerne les liaisons entre l’Italie continentale et la Sicile et la Sardaigne, fait suite à une hausse des prix des billets d’avion en période de pointe. Elle pourrait alors déboucher sur de nouvelles réglementations nationales ou sur des mesures spécifiques aux compagnies aériennes, a précisé l’Antitrust.
Ce n’est pas la première fois que les prix élevés des billets d’avion sont pointés du doigt en Italie
Le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni avait déjà dévoilé en août un projet qui avait fait les gros titres, visant à plafonner à 200% du prix annuel moyen, les billets à destination et en provenance des îles. Il a ensuite retiré discrètement ce projet à la suite de critiques, notamment de la part de la compagnie aérienne à bas prix Ryanair. Cette dernière, qui est la principale compagnie aérienne sur le marché italien en termes de liaisons et de vols, a estimé cette mesure illégale, tandis que la Commission européenne a également demandé davantage d’informations.
“Le décret est illégal car les règles européennes stipulent que les prix sont fixés par le marché », avait assuré le patron de la compagnie, Michael O’Leary, dans un entretien au journal Corriere della Sera. La Commission européenne « retoquera la mesure italienne. En attendant, nous ne respecterons pas ces conneries”.
Ryanair fait du chantage
Ryanair avait alors riposté au décret du gouvernement Meloni en annonçant en septembre son intention de réduire de 8% l’offre de ses vols vers la Sardaigne cet hiver et de 10% les vols nationaux vers la Sicile. « Nous devrons réduire l’offre sur les liaisons intérieures et augmenter les vols internationaux qui ne sont pas concernés par le décret », a expliqué le patron de Ryanair. Objectif affiché : faire augmenter les prix des vols intérieurs et baisser les tarifs des vols internationaux, tout le contraire de ce que souhaite le gouvernement…
Un amendement à la loi, déposé par le gouvernement en septembre, a donc supprimé ce plafond, le remplaçant par une vigilance accrue de l’Antitrust.
Ryanair est devenue la compagnie aérienne leader en Italie
En septembre, Ryanair était déjà dans le viseur de l’Autorité de la concurrence et du marché. Selon cette institution, la compagnie utiliserait sa place de leader pour accroître sa position en offrant d’autres services tels que la réservation de chambres d’hôtels et la location de voitures, au détriment notamment des agences de voyages en ligne et traditionnelles ainsi que des consommateurs. D’autres compagnies aériennes sont dans le viseur des autorités italiennes.
L’italie est désormais le pays le plus fréquenté par les compagnies low-cost
L’Italie a apparemment atteint un point de non-retour en ce qui concerne le taux d’expansion des compagnies aériennes à bas prix, qui offrent désormais plus de 50 % des sièges sur tous les vols intérieurs réguliers et environ 48% des sièges sur les vols internationaux.
Les low-cost constituent désormais le segment dominant dans les aéroports les plus fréquentés en termes de capacité hebdomadaire.
Parmi les cinq plus grands marchés de l’aviation d’Europe : le Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, France et Italie – l’Italie se classe comme le pays avec la plus forte pénétration des LCC (en termes de capacité de sièges) sur les routes intérieures et le deuxième plus élevé sur les routes internationales, sur la base des données OAG .
En France, le ministre des transports milite pour le rail
Il est clair que Clément Beaune, le ministre des transports, est un partisan de la SNCF. Tout cela pour des raisons environnementales ? Qui peut vraiment y croire ? En attendant, la compagnie low-cost Volotea s’est bien installée sur l’hexagone. Il faut dire qu’Air France ne s’intéresse qu’aux principales lignes comme Nice – Marseille – Toulouse … vers Paris. Elle va laisser bientôt le soin à sa filiale Transavia de desservir les lignes abandonnées au départ d’Orly. Les prix sont excessifs mais personne n’a l’air de se plaindre.
