Selon le journal Les Echos, le Club Med serait menacé d’une délocalisation de son siège à Shanghai et d’une décapitation de celui qui l’a redressé, Henri Giscard d’Estaing, aux commandes depuis 2002. Le groupe Fosun a déjà pris quelques décisions néfastes aux vacances à la française.
Le Club Med a été redressé
L’actionnaire chinois a financé le PDG et lui a laissé la liberté de mener à bien sa stratégie opiniâtre de montée en gamme du Club.
Celle-ci est aujourd’hui achevée avec un succès reconnu partout : le Club Med a retrouvé des clients en conservant son âme et ses qualités (des lieux exceptionnels, une ambiance bon enfant, la tranquillité pour les parents). Le groupe dégage une marge de 10 %, rarissime dans le tourisme.
Le groupe Fosun est fortement endetté depuis un an
Fosun, qui avait crû par acquisitions dans l’industrie, la pharmacie et l’immobilier, est venu buter sur un endettement énorme qu’on estime à 40 milliards, sur la crise de l’immobilier et sur le Covid. Il cherche à désinvestir et, l’an passé, il avait dit vouloir vendre 30 % du capital du Club sur les 93 % en sa possession, sur une valorisation de 2 milliards de dollars.
La BPI était intéressée par une prise de participation
C’était l’occasion de réimplanter les racines du capital en France, la BPI était intéressée parmi d’autres. Mais ces derniers mois, le mur de Chine s’est refermé. L’actionnaire a mis dehors le directeur financier (ou démissionné), Michel Wolfovski, ami et alter ego de Henti Giscard d’Estaing depuis vingt ans, pour le remplacer par un Chinois.
Le déplacement du siège à Shanghai serait programmé
Deux hypothèses sont évoquées pour tenter une explication de ce durcissement brutal. La première est que les groupes chinois, à l’aise dans la croissance, deviennent maladroits dans les tempêtes.
La seconde hypothèse est politique : le pouvoir communiste a repris en main l’ensemble des groupes privés, Fosun comme les autres, ce dernier pour des raisons qu’on devine facilement : le nationalisme ne permet pas que les Chinois rêvent de vacances « à la française » un peu trop libres, les sept villages en Chine même ne peuvent qu’être « contrôlés ».
Les choses ont changé tout récemment
La guerre avec les Américains est aujourd’hui totale et l’endettement récent du groupe l’a mis dans les mains des banques, c’est-à-dire du pouvoir communiste.
Faut-il abandonner la partie et perdre une des plus belles perles du tourisme français ? Peut-on couper le Club Med en deux et laisser Shanghai et Singapour aux Chinois pour racheter tout le reste ?
Le tête-à-tête avec Pékin a toutes les chances d’être rude. Les autorités françaises, qui parlent de relocalisation et de souveraineté, ne peuvent pas le laisser partir sans se battre, et sans défendre la liberté sur les jolies plages « à la française ».
Nous avons repris plusieurs passage de l’excellent article publié par les Echos