L’IATA est en train de collaborer avec l’Aviation Sustainability Forum (ASF) sur un protocole standardisé afin d’analyser la composition des déchets de cabine.
Ces nouveaux audits ont déjà été testés sur 25 vols (court, moyen et long courrier) à l’aéroport Changi de Singapour entre novembre 2023 et avril 2024. Les résultats préliminaires indiquent que le secteur génère plus de 3,6 millions de tonnes de déchets de cabine par an, dont 65 % sont des détritus alimentaires et de boissons. Les aliments intacts représentent 18 % de l’ensemble des ordures.

A ce jour, en absence d’une méthodologie standardisée concernant la conduite des audits des déchets de cabine, il n’existe donc aucune donnée harmonisée disponible pour soutenir la prise de décision des décideurs politiques, des compagnies aériennes et des prestataires de services de restauration concernant le traitement, la réutilisation et le recyclage de ces restes qui finissent actuellement enfouis ou incinérés.
Trier déchets et données statistiques…
Dans un rapport d’IATA datant de 2018, avant la pandémie et la mise en place d’une meilleure politique de tri (gobelets en carton, couverts biosourcés, touillettes en bois, chariots-poubelles dotés de compartiments pour permettre le tri des déchets, etc.), les compagnies aériennes produisaient près de 6,7 millions de tonnes de déchets en cabine, soit le double des chiffres actuels. Une autre étude menée à l’aéroport d’Heathrow en 2012 et 2013 avait montré qu’un seul passager produit en moyenne 1,4 kilo de déchets lors d’un vol long courrier.

Ce rapport avait aussi identifié au moins deux problèmes majeurs: d’un côté, que le plastique constitue une part importante de ces ordures; de l’autre, le gâchis de nourriture. Selon l’IATA, 20 à 30% des déchets sont constitués de repas peu alléchants et de boissons non consommées. Le tout, jeté dans un même sac poubelle, sans aucun tri, sachant qu’une fois que le plastique, ou un autre matériau, est souillé, il ne peut plus être recyclé.
Sans compter sur l’élément humain -le personnel de cabine lui-même- et la pression subie du fait du rythme des vols court et moyen courrier. Comment peuvent-ils prendre le temps de recycler alors qu’ils ne disposent que de 27 minutes pour faire descendre les passagers et embarquer les suivants?
https://www.iata.org/en/pressroom/2024-releases/2024-07-04-01