Ce mercredi 14 août, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré l’épidémie de mpox comme « urgence de santé publique de portée internationale » après la diffusion d’un nouveau « variant » (clade 1b) en République démocratique du Congo.
D’autres cas ont depuis été identifiés au Burundi ou encore en Ouganda. Cette semaine un premier cas a été détecté en Europe, en Suède. En 2022, même si l’épidémie était née en Afrique, c’est son explosion sur le Vieux Continent et en Amérique du Nord qui avait déclenché la première alerte maximale de l’OMS. L’Asie est également en état d’alerte.
Des infections principalement en Afrique … pour le moment
La première différence entre les deux épidémies est à ce stade la zone de diffusion. En 2022, si les premiers cas ont d’abord été identifiés en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigéria, le mpox s’est ensuite répandu sur tous les continents. En mai de cette année-là, des cas ont d’abord été identifiés de manière sporadique au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal… Avant de toucher l’Amérique du Nord, puis Israël, l’Inde…
Pour l’instant, la nouvelle épidémie semble de nature endémique, plutôt circonscrite aux pays d’Afrique. La nouvelle souche a été identifiée en République démocratique du Congo, où plus de 16.000 cas « potentiels » et 548 morts ont été recensés cette année, avant de se propager au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda.
Des rares cas de cette nouvelle sorte du virus ont toutefois été identifiés sur le continent asiatique, au Pakistan, et en Europe, en Suède. « Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines » a toutefois prévenu la branche européenne de l’OMS.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une infection sexuellement transmissible (IST) à proprement parler, la précédente épidémie de mpox avait pour premières victimes les hommes homosexuels ou bisexuels. Comme l’avait notifié la CDC, l’autorité sanitaire américaine, la « variole du singe » se répandait plus vite au sein de cette communauté que dans le reste de la population générale.
De son côté, l’OMS rappelait que « le risque de contracter la variole du singe n’est pas limité aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ». « Quiconque ayant été en contact étroit avec une personne infectée est à risque », ajoutait l’institution, tout en reconnaissant que « le virus (avait) été détecté dans les communautés queer ».
En 2024, la circulation du virus semble différente. « Des informations détaillées sur la transmission ne sont pas disponibles pour la plupart des cas dans la région africaine », temporise une analyse de l’OMS. Mais « les informations disponibles suggèrent que les modes de transmission dans cette région sont plus diversifiés, y compris la transmission interhumaine due à différents types de contacts physiques ou étroits, directs ou indirects, et, dans certains contextes, à une exposition zoonotique (animale). »
La transmission interhumaine se produit à l’occasion d’un « contact prolongé en face-à-face par des gouttelettes respiratoires » ou par « contact direct » avec une personne infectée, relève de son côté le ministère de la Santé français.
À noter qu’en République démocratique du Congo, ce sont les enfants de moins de 15 ans qui constituent la population la plus touchée, selon l’OMS. « Dans les pays historiquement touchés, comme la République démocratique du Congo, les enfants de moins de 15 ans représentent la plupart des cas de variole signalés », indique l’institution.
L’Asie est également en état d’alerte sur cette infection
Hong Kong, qui a enregistré 13 cas cette année, a déclaré que les autorités continueraient à « surveiller de près » la situation et à « renforcer les mesures préventives » suite à l’annonce de l’OMS. La Chine a également précisé vouloir effectuer des contrôles à l’arrivée pour des personnes ayant séjournées récemment en Afrique.
En Thaïlande, « les autorités ont mis en place les mesures nécessaires pour prévenir les infections, notamment aux frontières et dans les aéroports internationaux. Les personnes présentant des symptômes de la maladie doivent se signaler aux autorités de santé publique. »