Déjà plus de 200 morts annoncés pour la région espagnole de Valence, meurtrie par les eaux. Et bien des questions !
N’est-il pas plus que temps que les villes, régions, pays qui chaque année se félicitent d’avoir encore plus de touristes que l’an passé et se fixent des objectifs toujours plus importants de la jauge souhaitée pour l’année suivante, réfléchissent d’urgence à changer ce paradigme?
Le climat n’est pas en train de changer. Il a changé. Inutile de jouer à l’autruche. Les catastrophes naturelles se déclarent à un rythme de plus en plus rapproché et de plus en plus violent, partout dans le monde et l’hyper-bétonisation des villes et bords de plages encouragée par le tourisme n’est pas sans peser de son poids.
Le long des plages, des hôtels somptueux et une offre de location saisonnière en constante expansion : ces lieux ont souvent tout misé sur le tourisme de masse. Mais ce pari a un coût : la bétonisation croissante, encouragée par le besoin incessant de nouvelles infrastructures, rend aujourd’hui les sols incapables de supporter des phénomènes météorologiques de plus en plus intenses. Les surfaces imperméables, telles que les routes, les hôtels et les résidences touristiques, entre autres, empêchent l’eau de s’infiltrer, favorisant les coulées dévastatrices qui transforment chaque averse en un potentiel désastreux.
Là où l’ouverture du voyage au plus grand nombre, y compris aux ressortissants de certains pays dont la politique jadis empêchait les déplacements, a été, jusqu’ici, une bénédiction, il se fait malédiction. Comme si les responsables politiques sciaient la branche sur laquelle ils sont assis.
Il va être difficile de trouver le bon compromis permettant de concilier l’économie de lieux qui ont lourdement investi pour le tourisme de masse et les menaces récurrentes de catastrophes naturelles. Mais si les humains n’y réfléchissent pas de façon urgente et efficace, il y a fort à parier que la nature se chargera de leur rappeler, encore et encore, sa magnifique mais parfois dangereuse présence.