18 janvier, 2025
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Avec le Renaissance, CFC vise la rentabilité opérationnelle en 2025

La compagnie de croisières CFC, sera-t-elle en passe de gagner son pari en remettant en exploitation le Renaissance, un bateau à taille humaine des années 1990? Suite à plusieurs retards, sa première croisière s’est finalement déroulée en juin 2023. Après quasiment dix-huit mois d’exploitation et deux changements de présidence, CFC peut se targuer, en se basant sur ses réservations, d’avoir embarqué 25.000 passagers en 2024, soit deux fois plus qu’en 2023. 

Avec le Renaissance, CFC vise la rentabilité opérationnelle en 2025

Dans le monde maritime, comme dans celui de l’hôtellerie, le taux de remplissage en volume est moins significatif que celui en valeur. C’est bel et bien le règne du « yield ou revenue management ». Un domaine que Maëlysse Pierrot-Guibourt connaît bien. Avant de prendre la présidence du bateau en avril dernier, elle occupait le poste de directrice financière de CFC.

Maëlysse Pierrot-Guibourt – Présidente de CFC Croisières

Le chiffre d’affaires 2024

« Sur notre exercice comptable 2024, établi du 1er janvier au 31 décembre, nous devrions réaliser un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros. Par rapport au deuxième semestre 2023, correspondant à notre période de lancement, nous avons amélioré notre ticket moyen. Toujours en 2024, la vente de croisières représente 80% du chiffre d’affaires, le solde correspond aux revenus à bord » explique Maëlysse Pierrot-Guibourt.  Dans ce dernier poste figurent par ordre décroissant, les excursions, les boissons, la restauration à la carte dans les restaurants privatisables du bateau. A quoi s’ajoutent la vente en boutique et le spa. Les quelques machines à sous du bateau ont été supprimées pour agrandir la bibliothèque qui compte désormais 6000 ouvrages. 

CFC qui a déjà tenté la croisière à thème, innove début décembre avec un festival de musique classique. A bord, six musiciens de la formation « Les Amateurs Virtuoses », créée à Radio France en 2008, joueront deux récitals de piano, un concert violon et piano, un récital voix et piano. Le pianiste professionnel Tristan Pfaff parrainera cette édition et dirigera deux master class, au fil de la Corse et de l’Italie.

Avec le Renaissance, CFC vise la rentabilité opérationnelle en 2025

Un chiffre d’affaires multiplié par deux en 2025 ?

Dès l’année prochaine, CFC devait améliorer sa santé financière sous l’effet conjugué d’une augmentation du ticket moyen et d’une offre à bord plus adaptée aux besoins des passagers, notamment avec les excursions et la boutique. « Pour l’exercice annuel 2025, nous comptons bien doubler notre chiffre d’affaires, ce qui le porterait à 70 millions d’euros. Et pour la première fois, dégager un bénéfice. Et cela, seulement avec dix mois d’exploitation car le bateau sera mis à cale de début janvier à fin février, dans le cadre du chantier de réduction de l’empreinte environnementale de CFC . Les croisières démarreront donc début mars et afficheront une durée moyenne de 9 jours contre 12 jours ». Ce navire est certifié par le label Green Marine Europe.

Avec le Renaissance, CFC vise la rentabilité opérationnelle en 2025

Une clientèle individuelle et de groupe

Le doublement prévisionnel du chiffre d’affaires de CFC en 2025 passe notamment par une hausse des recettes à bord. Ce poste devrait représenter 25, voire 30% du chiffre d’affaires. Il est question d’introduire de nouveaux forfaits boissons. 

Quant à un forfait excursions pour les passagers, cela n’est pas à l’ordre du jour. Cette formule à un tarif exclusif avait été proposée lors du partenariat avec Tui France pour son club Marmara. Quatre départs de 250 cabines sont partis d’Athènes ou Héraklion en septembre-octobre dernier. Mais cet accord n’a pas été reconduit. « Même si le taux de satisfaction global de nos clients ressort à 9/10, pour ces croisières de 8 jours sur le Renaissance, nous avons lancé ce concept événementiel de façon éphémère. D’autres surprises sont en préparation, pour continuer à surprendre nos clients » commente Christophe Lavail, directeur des clubs de vacances TUI France  (Clubs Lookéa et Clubs Marmara).

Avec le Renaissance, CFC vise la rentabilité opérationnelle en 2025

Jusqu’à maintenant, la clientèle de CFC est essentiellement individuelle. Les groupes – associations, séminaires, incentives- n’ont totalisé que 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Pourtant cette niche devrait constituer un axe de croissance.  A la différence de cette année, les itinéraires ne devraient pas bouger en 2025. En outre, la commercialisation de la nouvelle saison a débuté dès octobre dernier. « Nous proposons une offre séminaire à bord sur des courtes durées. Et même à la journée à quai, à Marseille » poursuit Maëlysse Pierrot-Guibour. La dirigeante met en avant plusieurs espaces sur le bateau : l’auditorium, le théâtre pour les séances pleinières, les restaurants fermés à la journée, pour les sous- commissions. Afin de travailler ce marché, CFC passe des accords de commercialisation avec des agences spécialisées sur le MICE.

Marc Delannoy, de chez Selectour GV Lille

L’avis sur le Renaissance d’un manager Sélectour

Responsable d’Agence et MICE & Groupes Manager chez Selectour Génération Voyages à Lille, Marc Delannoy, a fait une mini-croisière sur le Renaissance, lors de la « Convention Hauts-de-France/Normandie des Entreprises du Voyage ». A son avis, des progrès sont encore possibles, en matière de management pour le service lors des déjeuners et dans les bars, de variété des excursions à étendre, d’accueil à l’entrée du bateau à revoir tant pour l’embarquement et le retour à bord, après les escales.  

Malgré ces points à revoir, il estime que « ce bateau a des atouts pour le MICE et le grand public : taille humaine du bateau, espaces communs élégants, présence de salles de réunions bien équipées, offre de restaurants à la carte privatisables et de mini-croisières ». 

Commercialisation en direct et par des agences

Côté clientèle particulière, le site de la compagnie draine 40% de passagers directs. Pour l’avoir testé à titre personnel, je peux assurer que son service téléphonique, accessible par un numéro gratuit, est rapide.  Le B to B passe par des agences en ligne spécialisées dans le maritime, et par les agences de voyages. Déjà référencé chez Havas, CFC vient de signer au niveau national, un contrat de référencement avec le réseau Selectour. Autre réseau partenaire : Voyages E.Leclerc.

Le Café-Bibliothèque « Les Explorateurs »

Cible française et francophile

Voguant sur son positionnement de vraie croisière « à la française », avec une capacité de 1.100 personnes, le Renaissance permet d’embarquer à Marseille (en hiver) et au Havre (en été) des passagers français et quelques québécois. CFC compte bien élargir dès 2025, sa clientèle aux pays limitrophes, francophones comme la Suisse et le Bénélux. Avec ses atouts – restauration de qualité le soir dans l’écrin « Le Vatel », cabines plus grandes que sur les grandes unités, beaux spectacles – CFC s’attaquera ensuite à la clientèle francophile qui apprécie « la french touch ».

Martine Denoune

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