Mondial Tourisme vient d’inviter une quarantaine d’agents de voyage à un éductour en Egypte. Mais en fait, que retire-t-on d’un éductour ? Comment vend-on la destination avant ou après ?
L’Egypte vue depuis son écran d’ordinateur à Annecy, Obernai, Champigny ou Le Mans, comment les cerveaux mixent-ils les images à distance et la confrontation avec la réalité ?
Si un éductour a un coût assez élevé pour le Tour opérateur qui l’organise, il a aussi une rentabilité certaine de l’avis même de Selatt Erdogan, directeur commercial de Mondial Tourisme qui accompagnait le groupe, parti du 4 au 9 janvier à la découverte -pour certains la redécouverte- de cette destination bien particulière. La première vente s’est faite dès le surlendemain du retour par une agence bretonne
Mettons nos pas dans ceux de ces hommes et nombreuses femmes (pas de parité dans ce secteur apparemment) avec lesquels je vais partager 5 jours denses, joyeux et souvent émerveillés.

Partir en Egypte c’est partir dans deux pays à la fois. Celui d’avant-hier, du temps lointain et pourtant si proche des Pharaons. Celui d’aujourd’hui, très jeune, très bruyant et animé où seul un ressortissant du pays est capable de comprendre les règles anarchiques du code de la route. Une terre de soleil et de sable dominé par le Nil qu’on regarde comme on admirerait un sage, avec vénération. Du Sud au Nord, soit un millier de kilomètres, le bleu du fleuve borde le vert de la végétation, laquelle s’adosse sur l’ocre des falaises calcaires. Cette longue bande tricolore s’imprime définitivement dans nos rétines et devient l’image même du Nil.
UN ITINERAIRE MONDIAL TOURISME
Mondial Tourisme nous a proposé un itinéraire semblable à ceux vendus sur sa brochure, mêlant croisière, excursions et ambiance club-vacances. Un tracé permettant surtout de découvrir les trésors égyptiens et de se dire qu’une telle beauté archéologique mériterait bien un temps de découverte plus long ou un second voyage.

En vol Paris-Louxor direct à l’aller et Hurghada-Paris pour le retour, l’itinéraire a suivi à peu de choses près celui intitulé « Féeries du Nil » proposé par Mondial Tourisme à un tarif plancher de 1169 € par personne en pension complète, hors boissons. Après le transfert et l’installation à bord du bateau Casa Sol 5* (aux normes locales donc confortable mais pas luxe), il est temps pour les agents, certains très expérimentés, d’autres plus novices, d’évaluer le confort et les prestations du bateau. Les espaces communs sont agréables, les cabines très grandes, proches de vraies chambres d’hôtel : grandes salles de bain, literie impeccable, espace bureau, télévision. Le wifi, lui est payant comme dans la plupart des hôtels du pays. La salle à manger gagnerait à être d’allure plus festive mais nous sommes au pays de Rê, le dieu soleil, et en navigation, on passe la plupart du temps sur le pont supérieur, dans les transats, en condition méditative. Voir défiler le Nil et ses berges, voir s’y coucher et s’y lever le soleil est hypnotique. Ce fleuve traverse dix pays sur 6700 km dont un millier en Egypte dont il a fait une oasis géante au milieu du désert.

HAUTE EGYPTE
Notre circuit, un peu tronqué par rapport aux circuit officiel complet, s’est limité aux trésors de l’antiquité pharaonique de la Haute-Egypte, soit le Sud du pays entre Louxor et Assouan. Une chose est sûre : nous avons tous l’Egypte en nous depuis l’école mais la réalité, sur place, dépasse toujours l’imaginaire. Que l’on connaisse déjà ou que l’on découvre cette facette du pays, on reste définitivement saisi par tant de raffinement, de beauté, d’aboutissement culturel sur ces nombreux sites qui se visitent en journée ou à la nuit tombée. Bien des participants ont prononcé le mot « privilège » en les découvrant ou en les retrouvant. L’excellente guide francophone* fournie par le réceptif Intouristegypt n’y était pas pour rien. Beaucoup ont constaté que la beauté des sites était incomparablement plus marquante in situ que par photos ou vidéos interposées à distance. Louxor, Karnak, Edfou, Kom Ombo, Philae, la vallée des Reines, les colosses de Memnon, ils pourront désormais en parler avec la conviction de l’expérience vécue. Entre les différentes étapes, la croisière à bord du Costa Sol a été vécue comme une pause bénéfique permettant d’admirer de sa fenêtre ou sur le pont supérieur la beauté bucolique du Nil, quand la vue n’est pas polluée par les dizaines de bateaux de croisière qui se suivent en file indienne sur le fleuve.

« Un excellent compromis, m’explique une responsable d’agence, entre les découvertes fluviale et terrestre ». « Je ne m’attendais pas à une telle profusion de choses à voir, constate une toute jeune femme ; ça me donne envie d’organiser un séjour personnel avec ma famille ». Qu’est-ce que cela change de vendre la destination après l’avoir vue ? « Tout » me répond elle : « je peux répondre à beaucoup de questions que la brochure ne mentionne pas, comme par exemple le fait qu’on accepte partout l’euro, même pour aller boire un café, que les sites à visiter sont exceptionnels ou qu’il est peut-être prudent d’emporter des bouchons d’oreilles si on a le sommeil fragile : les cabines du bateau sont spacieuses et très confortables mais l’isolation phonique n’est pas top ».

FARNIENTE BALNEAIRE
Après la remontée du Nil nous voici à Hurghada, au bord de la Mer Rouge en hôtel club, au Mondi Club Stella Gardens. Autre facette d’un séjour de vacances, adapté aux familles. Après l’étonnement culturel, le lâcher-prise vacancier. Le Stella Gardens est un grand Resort : plus de 700 chambres, toutes vastes et bien aménagées. Mondial Tourisme y a implanté l’un de ses 26 clubs d’animation en français. Avant l’été 2025 un immense parc aquatique va ouvrir juste devant l’hôtel mais dès à présent, les multiples piscines (même une piscine à vagues) et terrains de jeux ne désemplissent pas. Qu’en pensent nos agents de voyage ?

Il y a celui, méticuleux, qui regarde avant tout l’état des toilettes et des salles de bains, révélateur, selon lui, de la propreté de l’établissement. Celui qui, voyant une piscine à vagues demande tout de suite : « à quel rythme se forment les vagues et peut-on entrer dans cette piscine avec les enfants ? (ce sont les questions que les clients vont immanquablement lui poser…). Certains, le plus jeunes surtout, s’y verraient bien revenir en famille pour profiter de l’ambiance festive, du soleil, du bord de mer, des activités sportives de plongée. D’autres plus âgés estiment que cela ne correspond pas à leur tranche d’âge (mais ils visiteront aussi d’autres hôtels dont un, plus cosy et réservé seulement aux adultes). Toutefois, ils évaluent le produit en sachant qu’ils le vendront à coup sûr pour les familles avec enfants. De fait, cet hôtel bénéficie d’un club enfants exceptionnel, tenu par une Française qui y a introduit la méthode Montessori en l’adaptant à sa mission en Egypte. Ainsi les enfants dès 4 ans peuvent y faire des activités de jeux et d’apprentissage sur l’environnement égyptien dans lequel ils séjournent. Certaines activités peuvent même y être partagées avec les parents. Un véritable atout pour cet hôtel. Un bémol en ce qui me concerne : le goût discutable de l’aménagement du bord de mer pollué par d’innombrables transats en plastique blanc et leurs parasols placés en rang d’oignons ainsi que par des toboggans aquatiques aux couleurs criardes.
La proposition de Mondial Tourisme pourrait se résumer ainsi : prix attractifs et compétitifs, hébergements de bon niveau, nourriture moyenne, service moyen, lieux à visiter de qualité exceptionnelle, sécurité sur place très bien encadrée par les autorités locales, séjour en mesure de satisfaire une grande diversité de goûts et à tous les âges. Et last but not least : soleil et chaleur assurés. Comme dit leur slogan : « vos vacances, on y croit »
Contact de la guide égyptologue francophone : Rania Hassan : raniahassan97@yahoo.com
Contact et brochures en ligne de Mondial Tourisme : www.mondialtourisme.fr