22 mai, 2025
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Airbnb: l’Espagne met de l’ordre et fait des émules

Dans notre article de ce mardi 20 mars, nous avons informé que Airbnb doit supprimer plus de 65 000 annonces de locations de vacances de son offre en Espagne. Cette mesure a suscité l’alarme dans le domaine du tourisme numérique et est sans précédent dans la péninsule, car elle répond aux inquiétudes croissantes concernant la « touristification » des zones résidentielles, la hausse des prix de l’immobilier et la prolifération d’hébergements sans contraintes réglementaires.

Airbnb: l'Espagne met de l'ordre et fait des émules
Airbnb: l’Espagne met de l’ordre et fait des émules

Cette décision a un fort impact sur la République dominicaine, un pays devenu un paradis sans règles pour les plateformes comme Airbnb, qui fonctionnent sans payer d’impôts et sans répondre aux exigences minimales.

Tandis que l’Europe durcit sa position, Airbnb continue d’opérer de manière totalement informelle en République dominicaine

La plateforme n’est soumise à aucune réglementation fiscale claire. Ni eux ni leurs hôtes ne paient l’impôt sur les transferts de biens et services industriels, ni l’impôt sur le revenu et ne sont pas tenus de s’enregistrer auprès de la Direction générale des impôts intérieurs. Il s’agit d’une faille juridique qui est devenue une forme de concurrence déloyale à l’encontre de l’industrie hôtelière formelle, qui paie des impôts et respecte les réglementations en matière de santé, de travail et de sécurité.

Airbnb: l'Espagne met de l'ordre et fait des émules
Airbnb: l’Espagne met de l’ordre et fait des émules

Selon le ministère dominicain du Tourisme (MITUR), en février 2024, plus de 47 000 propriétés étaient enregistrées sur des plateformes de location à court terme à l’échelle nationale, avec environ 117 000 chambres disponibles. Ce chiffre dépasse de 37 % la capacité hôtelière nationale d’environ 87 000 chambres. Dans des régions comme Punta Cana, Saint-Domingue, Samaná et Las Terrenas, la présence d’Airbnb a complètement changé le paysage urbain et le tourisme.

Airbnb: l'Espagne met de l'ordre et fait des émules
Airbnb: l’Espagne met de l’ordre et fait des émules

Échec de la réforme fiscale

En 2024, le gouvernement dominicain a présenté une réforme fiscale ambitieuse qui comprenait l’introduction de taxes sur les services numériques, dont Airbnb. On estime que cette mesure pourrait générer plus de 6 milliards de pesos de recettes par an. Cependant, la proposition a échoué au Congrès, où elle a été victime de pressions politiques, de la résistance des associations professionnelles et même du secteur informel du tourisme, qui bénéficie du vide réglementaire actuel.

Un décret présidentiel publié au Journal officiel n° 11186 le 25 janvier obligeait les plateformes numériques étrangères à s’enregistrer dans le pays et à agir en tant qu’agents de collecte des impôts à partir de juillet 2025. Cependant, il a été levé le 3 mars, quelques heures seulement après sa publication dans le journal Diario Libre.

Airbnb: l'Espagne met de l'ordre et fait des émules
Airbnb: l’Espagne met de l’ordre et fait des émules

L’abrogation de la mesure a également coïncidé avec l’avertissement de Trump, qui avait annoncé des tarifs douaniers pour les pays qui introduisent des taxes numériques sur les entreprises américaines telles qu’Airbnb, Amazon ou Google

Le déséquilibre est évident : les hôtels paient des impôts, créent des emplois formels et respectent toutes les réglementations, tandis que des plateformes comme Airbnb fonctionnent sans contribuer au budget de l’État et sans assumer la responsabilité de leurs activités commerciales. Cette situation fausse le marché et décourage l’investissement dans le secteur hôtelier traditionnel, l’un des piliers du tourisme dominicain.

Airbnb: l'Espagne met de l'ordre et fait des émules
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Concurrence déloyale et conséquences sociales

L’absence de réglementation ne touche pas seulement les autorités fiscales et le secteur hôtelier. Cela a également fait grimper les prix de l’immobilier, en particulier dans les zones urbaines et touristiques, où de nombreux propriétaires préfèrent louer leurs appartements à des touristes plutôt qu’à des Dominicains sur le long terme. De plus, les habitants se plaignent de problèmes de voisinage, d’insécurité, d’un roulement constant de clients et de bâtiments résidentiels transformés en hôtels informels sans aucun contrôle.

Réglementer ne signifie pas interdire ou ralentir la concurrence. Il s’agit de trouver un équilibre entre la justice fiscale, la protection des consommateurs et la durabilité urbaine.

 

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