25 avril, 2025
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ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco

Pour le titre de cet article, j’avais surtout en tête l’adjectif « cher ». En premier lieu, j’avais songé au rapport entre ITA et Lufthansa et je me suis dit que, vu la longueur des négociations et le prix à payer pour la compagnie italienne aussi « chère » au transporteur allemand, cela avait son sens.

ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco

Puis, je me suis ravisé en me disant que Lufthansa avait peu ou rien a faire avec mon expérience passager sur un vol en particulier et sur l’avis que je voulais donner. Au contraire, je finis par partager avec les Allemands cet amer sentiment de m’être fait avoir.

Tout d’abord sur un billet A/R payé 615 euros, pas trop cher, certes, mais dépouillé de tout supplément dont voici les vilains tarifs: 140 euros par trajet pour un bagage de 23kg en soute; choix du siège en cabine éco entre 59 et 79 euros par trajet et je vous passe l’embarquement prioritaire à 58 euros…

ITA a tout d'une low-cost. Test Rome-Miami en éco
ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco

Il faut bien avouer que le service marketing d’ITA, feu Alitalia, m’a rappelé à 3 ou 4 reprises via mail et en anglais (strange), que je pouvais participer aux enchères pour dégoter un siège business avec une mise de base de 1089 euros (aller simple, ma foi!). Grazie, ma non grazie, me dis-je, en citant le titre d’une chanson ayant participé au dernier festival de San Remo. Quitte à jouer, je me suis laissé plutôt tenter par la redoutable roulette russe des sièges attribués de manière aléatoire et, au check-in ouvert 48h avant le départ, je me suis vu octroyer le 59L, fenêtre, dernier rang devant les toilettes. Bang, bang.

ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco

T’inquiète, m’a dit mon moi intérieur, tu demanderas gentiment à l’agent du comptoir à l’aéroport de changer ta place. Votre voix intérieure est celle d’un enfant naïf, m’aurait balancé un psy: dimanche, a 7h du mat’, l’agent n’etait pas très receptive ni à mon sourire, ni à ma verve, et m’a rendu sèchement un « vous n’aviez qu’a le faire en ligne en payant« .

Même topo à la porte d’embarquement, cette fois-ci avec nonchalance et un soupçon d’empathie: « le vol est complet ». Aïe. J’ai à peine eu le temps de verser la première larme que l’embarquement commence.

ITA a tout d'une low-cost. Test Rome-Miami en éco
ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco

Tout au bout, ma dernière lueur d’espoir s’éteint. Un monsieur très costaud occupe le 59J, couloir. Par chance, il ne voit pas d’inconvénient à s’asseoir côté fenêtre et mes genoux le remercient, car l’espace est vraiment restreint. Je vais devoir composer avec du « manspreading » pendant onze longues heures; en contrepartie, je pourrais avoir un peu plus d’air… ne serait-ce que celui pas trop oxygéné du fond de la cabine.

Les toilettes d’un appareil pas tout neuf…

Mal assis et ennuyé: comment tuer son temps durant un vol de jour

On décolle à 10h20, ponctuellement. Dans un appareil plein a craquer, j’entraperçois 2 ou 3 sièges vides ici et là, tout en me raisonnant et me consolant d’avoir eu jadis plus de chance lors d’autres voyages. Pas de bol sur ce vol. Un rapide coup d’œil au programme « divertissements » me fait vite comprendre qu’il vaudra mieux m’assoupir autrement, en évitant soigneusement l’anxiogène Alien ainsi qu’Anya Taylor-Joy en héroïne frénétique du Mad Max Furiosa. Un peu de gentillesse dans un monde de brutes: j’enfile donc mon masque et je ferme les yeux jusqu’au plateau repas.

ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco. La compagnie aérienne qui fait des boulettes…

Ça y est, sous le masque j’entends passer les chariots qui portent ce peu de réconfort tant attendu. À ma gauche, sur l’allée centrale de 3 places, l’hôtesse a du mal a se faire comprendre d’une mémé américaine sur le contenu du plateau qu’elle aurait (aux dires insistants de la transalpine hôtesse) commandé pour elle et son mari. Muslim food, répète l’employée d’ITA, au point de devoir l’écrire sur un papier pour plus de clarté. Le pépé, qui porte une kippa, intervient: « Vous n’avez pas d’autre choix? ». La dite employée répond aux clients: « Mais, c’est vous qui l’avez commandé. Le nombre de plateaux embarqués est limité » (pour ne pas parler de l’espace, chère Madame!). Le couple, résigné face à ce fâcheux quiproquo linguistique, finit par accepter, faisant preuve d’une grande tolérance gastronomique… et de croyances! 

ITA a tout d'une low-cost. Test Rome-Miami en éco
ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco. Le plateau repas « space »

Kosher ou halal? Que nenni, les glucides mettent tout le monde d’accord!

Côté bouffe, trois services vont se succéder durant ce vol. Avec du recul, une fois les pieds sur terre, je réalise que le personnel de cabine s’est vraiment donné du mal pendant ce parcours transatlantique, en arpentant les allées sans arrêt. Rare. Étrange même, par ces temps de réclamations salariales à tout va. Au fond du vieil Airbus, où je me trouve, la consommation va aussi bon train entre boissons sucrées et petits paquets de chips. Est-ce dû au fait que c’est un vol de jour? Est-ce une stratégie payante celle de gaver les passagers avec des aliments riches en sodium pour les tenir bons et contents? Qualité nutritionnelle à bas prix, mais c’est inclus et à volonté… ça me rappelle les croisières.

ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco. Snacks dans une pochette surprise

Côte plateaux, il y a du particulier par rapport au bien rodé chicken or pasta. Ici, on a le choix entre ravioli ou boulettes de viande, et pas de grosses portions. La punition du fond de la cabine frappe encore: quelques files en avant ils ont eu droit aux lasagnes, les chanceux! Pour mon grand voisin, ce sera des pâtes, tandis que je choisis les boulettes, non sans une certaine appréhension de retrouver la cantoche Ikea dans les airs. Rien de tel, ouf. La présentation est terrible, mais le goût n’est pas si mauvais.

Vous avez dit pizza?
Vous avez dit pizza?

L’entrée surprend: un morceau de fromage genre emmental à la coupe (sans emballage, donc), une tranche de mortadelle sur lit d’aubergines sous huile et un bout de focaccia en vrac, le tout sans une trace de plastique, ni de papier. Là, je soupçonne la mainmise de la toujours verdoyante Lufthansa, et je dis bravo. Pour les couverts en plastique, copie à revoir… Idem pour le tiramisu industriel.

D’autres snacks vont suivre peu après: d’abord, la pochette surprise en papier kraft avec gros sandwich tomate-mozza-pesto, barre de céréales, paquet de biscuits sucrés et… une confection de noix! Un mélange étonnant, mais on en a pour tous les palais et on remercie, les yeux rivés sur l’écran qui affiche l’interminable compte à rebours jusqu’à l’arrivée.

Puis, à moins de deux heures de l’atterrissage, le bout de farine sous plastique fait enfin son apparition: un semblant de pizza luisante sous forme de pain pas cuit, peinturlurée d’une couche de rouge et incrustée d’une substance à la texture caoutchouteuse. Pas bon ça, et pas vraiment bienvenu après la pochette surprise. Vous savez quoi? Tout autour de moi, mes compagnons de route aérienne l’ont littéralement dévorée. Heureusement que, tel un écureuil, j’avais gardé la petite portion de noix en guise d’encas énergétique avant d’affronter la longue file de l’immigration étasunienne.

ITA a tout d'une low-cost. Test Rome-Miami en éco
ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco. Vol plein

Les suppléments, toujours et partout

Vu comme c’était parti, cela m’aurait étonné que l’internet soit gratuit à bord d’ITA. On pouvait toujours y songer, étant donné que Iberia propose ce service sans coût sur le Madrid-Miami pour les détenteurs de la carte Plus.

ITA a tout d'une low-cost. Test Rome-Miami en éco
ITA a tout d’une low-cost. Test Rome-Miami en éco. Internet payant

Enfin, et puisque je reste encore quelques jours aux USA, j’ai décidé de rendre visite à une copine à New York. Re-recherche sur un site de réservation, belle trouvaille d’un vol A/R à 138 dollars US avec la low-cost Spirit et… aucun bagage inclus, ni en cabine, ni en soute. Le moteur de recherche est si malin qu’il me rassure ainsi: « Vous avez des bagages? Pas de problème. Vous pourrez les ajouter en finalisant votre réservation ». En effet, voici l’ardoise: 148 US$ par bagage de 23kg en soute. Plus cher que le billet, et sans compter les suppléments pour le choix du siège. Seule consolation: il s’agit du prix aller et retour… Rien n’arrête l’imparable logique low-cost qui fait école partout! À suivre…

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