Donald Trump vient d’accentuer la pression sur Cuba en imposant de nouvelles sanctions contre son secteur touristique déjà affaibli. Lundi 14 juillet, le Département d’État américain a ajouté onze nouvelles entreprises à sa « liste restrictive ». Parmi elles figure l’Iberostar Selection La Habana, un hôtel moderne de 42 étages situé dans la capitale.

Baptisé Torre K, cet hôtel, inauguré cette année, est le plus haut bâtiment de Cuba. Son inscription sur la liste interdit aux citoyens et aux entreprises américains de séjourner dans l’hôtel ou de faire des affaires avec lui. Selon le Département d’État, les établissements figurant sur la liste et dans une annexe des hébergements interdits sont « sous le contrôle ou agissent pour le compte des services militaires, de renseignement ou de sécurité cubains ».

Ce récent mémorandum étasunien de sécurité nationale établit des sanctions contre les entreprises de pays tiers ayant des liens directs ou indirects avec des entreprises ou entités cubaines
Le blocus imposé à Cuba depuis des décennies devient ainsi un blocus international. Les pays les plus touchés par ces sanctions sont probablement l’Espagne et d’autres pays de l’UE liés au tourisme, principale source de revenus de Cuba.
Cette mesure vise directement GAESA, l’institution gérée par les forces armées cubaines en charge du secteur touristique, pilier de l’État. Le secrétaire d’État Marco Rubio a « annoncé l’ajout de onze hôtels cubains supplémentaires à la tristement célèbre liste des entités cubaines interdites et à celle des hébergements interdits aux citoyens cubains ».
Trump fait de Cuba une nation belligérante: le mémorandum réintègre l’île sur la liste des États qui encouragent le terrorisme, dont elle avait été retirée par Obama et Biden.

Trump avait déjà adopté une ligne dure envers Cuba lors de son premier mandat et a encore resserré la vis lors de son second
Son administration a immédiatement ajouté l’île à la liste américaine des « pays soutenant le terrorisme », ce qui dissuade les investisseurs potentiels.
« Les États-Unis continueront de défendre les droits de l’homme et les libertés fondamentales du peuple cubain et de faire clairement savoir qu’aucun régime illégitime et dictatorial n’est le bienvenu sur notre continent », a déclaré Rubio dans son communiqué.
On a régulièrement évoqué le manque de touristes sur l’île, ce qui aggrave la pire crise économique que Cuba traverse depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Alors que Washington et d’autres accusent le régime autoritaire, le gouvernement de La Havane, comme à son habitude, continue d’invoquer les sanctions économiques américaines de longue date.