25 avril, 2024
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Île de Pâques : Le nombril du monde polynésien

Perdue en plein Océan Pacifique à mi-distance des côtes du Chili et de Tahiti elle est devenue célèbre depuis trois siècles par ses six cents statues colossales ses pétroglyphes énigmatiques à la gloire de l’homme-oiseau, ses statuettes de bois et ses tablettes gravées d’une écriture jusqu’ici indéchiffrée.

Alors que les archipels de la Polynésie orientale, dont fait partie Tahiti, ont enflammé l’imagination des hommes par la beauté des indigènes et des paysages, l’Île de Pâques a frappé leur esprit par ses mystères. Mystères d’un genre bien spécial puisqu’ils sont archéologiques et qu’ils ont semblé longtemps inexplicables.

Les relations des premiers navigateurs éveillèrent l’étonnement en Europe.

Comment une si petite île peuplée de sauvages incultes pouvait-elle avoir érigé d’aussi grandes statues ?

En fait les découvreurs étaient passés à côté des véritables merveilles de Pâques. Ils n’avaient vu ni le volcan Rana Raraku entouré de colosses de pierre ni de Rana Kao et ses étonnants pétroglyphes ni les statuettes ni les bois parlants énigmatiques. Tout cela fut découvert plus tard avec surprise par des visiteurs venus de tous les horizons.

Des malheurs s’abattent sur l’Île de Pâques. Des négriers péruviens qui écumaient alors les mers du sud enlevèrent un millier d’insulaires dont le premier roi et son fils. la plupart d’entre eux sont morts et les rares survivants rapatriés introduisirent la variole qui a fait des ravages si bien que l’île ne comptait plus que cent onze habitants à la fin de 1878.

Les légendes recueillies avaient, petit à petit, révélé le passé mystérieux de l’île. On sut qu’elle avait été peuplée vers le XIIème siècle par une migration dirigée par le roi Hotu Matua probablement venue des îles Marquises situées à des milliers de kilomètres à l’ouest, ce que confirmaient toutes les études linguistiques et ethnologiques.

L’épisode de la curieuse guerre entre les “Longues et les Courtes oreilles” qui se produisit vers la fin du XVIIème siècle a été diversement interprétée. La “guerre de renversement des statues”qui se produisit un siècle plus tard, explique pourquoi les statues géantes de la côte, qui avaient été vues debout par les découvreurs, se trouvent désormais toutes renversées la face contre terre à la suite d’interminables conflits tribaux.

On peut dire que de nos jours la quasi-totalité des “mystères” qui entouraient cette terre perdue est résolue.

En particulier la surprenante multiplication des statues (Moaï) de plus en plus colossales, elles sont au nombre de six cents.

Par contre, deux énigmes restent encore à résoudre : l’écriture idéographique des tablettes et le constat de ressemblances troublantes entre l’une des plates-formes, l’ahu Vinapu, et les murailles incaïques de Cuzco, qui furent édifiées quelques cinq ou six siècles plus tard…

C’est tout autour de l’île, à peu de distance du rivage, que se trouvent les ahu, qui sont des sanctuaires en plein air érigés par une tribu ou une famille.

Que représentaient ces énigmatiques géants de pierre, si étrangement semblables ? certainement pas des dieux, mais plus probablement les ancêtres mythiques que vénérait chaque groupe humain. Ils ont pullulé dans cette île minuscule.

Moins connus, mais d’un grand intérêt artistique et religieux, les pétroglyphes d’Orongo sont sculptés dans les rochers sur le versant sud-ouest du Rano Kao, entre le volcan et la mer. Enchevêtrés dans un désordre harmonieux, ces bas-reliefs primitifs représentent parfois Maké-Maké, la principale divinité pascuane, mais surtout le profil du Tangata-Manu, l’homme-oiseau dont le culte dominait la vie ancienne de l’île.

Autres chefs-d’œuvre de la culture artistique pascuane, les rarissimes statuettes Moaï Kavakava, délicatement sculptées dans du bois de Toromiro, représentant des vieillards émaciés à côtes saillantes, dont le crâne est parfois gravé d’images de l’homme-oiseau et les yeux faits d’os et d’obsidienne.

Des remarquables artistes que furent leurs ancêtres, les pascuans actuels ont hérité les dons indéniables qui leur permettent de sculpter à longueur d’année les figurines de bois et de pierre, malheureusement très dégénérées.

Quant aux bois-parlants appelés Kohau Rongorongo en raison des étranges idéogrammes dont ils sont recouverts ont suscité d’interminables controverses qui ne sont pas près de s’éteindre.

Même l’ordinateur refuse de livrer les secrets des bois-parlants.

Malgré les nombreux essais de lecture que l’on fit faire par les insulaires qui avaient oublié les antiques traditions et les travaux scientifiques très poussés qui ont tendu à rapprocher ces pictographies de l’écriture de la vallée de l’Indus ou de l’Égypte ancienne, malgré les tentatives de décryptage par des programmes informatiques, ces bois mystérieux ont jusqu’ici gardé leurs secrets… S’il n’y en eut jamais !

A tous ces éléments archéologiques et artistiques il convient de rajouter la gentillesse des insulaires et les singuliers paysages qui font de cette île perdue un lieu grandiose et énigmatique qui ne ressemble à rien d’autre au monde.

Jacques BASCHIERI  dit Vinicius

Pour rappel, un des livres écrits par Jacques Baschieri … il nous réserve d autres surprises dans les prochains mois.

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