25 avril, 2024
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Hôtel, sweet hotel, tu me manques terriblement!

Déplacement professionnel. Le terme est si peu employé de nos jours que j’ai l’impression de m’exprimer en ancien français. Mais il fut bel et bien un temps où j’étais en déplacement professionnel plusieurs fois par mois. J’entends par cela : un voyage pour motifs de travail (j’ai du mal avec le terme « voyage d’affaires »), donc rémunéré, hors de chez moi, soit dans une autre ville, soit dans un autre pays. Derrière mes voyages et ceux de mes collègues, in et out du territoire national, il y avait évidemment un ou plusieurs agents de voyages qui s’occupaient de la logistique. Je voudrais maintenant par ce modeste article, exprimer toute ma gratitude à ceux et celles qui m’ont toujours réservé un véritable hôtel -surtout en pleine ville- au lieu d’un séjour chez l’habitant.

Ma vie professionnelle s’est déroulée sur plusieurs décennies pendant lesquelles j’ai  connu diverses tendances sur les choix d’hébergement.

Bien avant la mode des gîtes et autres Airbnb qui a connu ses heures de gloire au tournant du siècle, le bed and breakfast n’était pas un choix privilégié pour les voyageurs dits « actifs » ; j’entends par ce mot tous ceux qui ne sont pas là par choix, mais par obligation. Or, victime des modes qui atteignent aussi les travel agents, il m’est arrivé de me trouver loin, très loin de toute activité propre à un centre urbain, hébergé chez les locaux qui tentaient par tous leurs moyens de me persuader que je ne me trouvais pas à perpète et qui n’arrêtaient pas de me conseiller tel resto ou telle pizzeria dans les parages. « En plus, vous verrez, demain matin vous vous régalerez avec ma confiture maison ».

La punition ?

N’en déplaise à l’une de mes meilleures copines, que j’ai connue justement en tant que « hôte » d’une superbe demeure familiale en bordure de la mer Ionienne, pour moi, rester chez l’habitant était, et demeure toujours, une punition. D’abord, parce qu’il faut se montrer civilisé et empathique, même si l’on déteste l’endroit, perdu aux fins fonds des bois, mais détenteur du label « environnement friendly », « meilleur accueil », ou encore « chiens bienvenus ».

Par contre l’hôtel, côté anonymat, est imbattable.

Deuxio, après un vol, ou avant d’attaquer le lendemain une journée de boulot, on n’arrive pas chez l’habitant avec une folle envie de faire causette. Encore moins d’apprendre en temps record les habitudes locales en matière de gastronomie, artisanat ou ornithologie de la propre bouche de la sympathique patronne des lieux. La pauvre, je la comprends, elle a attendu son client toute la journée et a eu le temps de peaufiner son discours de bienvenue. Sauf que moi, ma chère madame, j’ai toujours un mal de tête de chien en sortant d’une cabine d’avion. En cela, je considère les réceptionnistes d’un hôtel comme des vrais alliés : « vous êtes Monsieur… ?, filage du passeport ou de la carte d’identité, re-filage de la clé et droit dans la chambre en totale discrétion. Enfin la vraie vie !

Puis, une fois dans la chambre, c’est comme si la vie de célibataire recommençait : on fait ce qu’on veut sans donner des explications, on regarde les chaînes télé les plus affreuses sans honte, on fouille dans le minibar sans complexe, bref, on est enfin à poil et libres ! En revanche, tout est si propre et mignon chez l’hôte et son hôte de mari que l’on hésite à prendre avec soi même le plus petit sachet de shampooing. Et même, quand l’heure du diner arrive et que l’on sort du gîte sur la pointe des pieds pour prendre la voiture (« la ville est tout à côté, vous verrez »), on est (re) pris d’assaut par les proprios et leur foule de recommandations sur les restos bons et pas chers du coin.

J’avoue que j’ai du mal à dire non ou à me montrer désagréable dans un tel contexte ; je finis donc par suivre la bonne parole des hôtes et par me trouver devant l’hyper conseillé boudin noir de « Chez Richard ». Dont je me rappellerai toute la nuit et même le lendemain matin, quand je devrais, de surcroît, donner mon avis sur la confiture aux figues parfumée à l’Armagnac.

Ah, cher hôtel, qu’est-ce que ton room service me remplit de joie, que ton petit-dej buffet satisfait tous mes caprices, que tes bains moussants font l’objet de tous mes fantasmes ! J’attends ton ouverture avec impatience comme un Roméo sa Juliette, comme un vaccin Covid libérateur, comme ce petit chocolat sur l’oreiller qui rend mes nuits plus douces…

C.A.T.

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2 Commentaires

  1. Tellement vrai…sur cette battle je mise aussi gagnant sur l’hôtel. On peut rajouter le bain que l’on fait couler à l’heure qui nous enchante, les pantoufles au pied du lit que l’on prend plaisir à embarquer dans sa valise et summum du plaisir le petit déjeuner au lit ! Qui dit mieux ?

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