28 mars, 2024
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Voyageurs du Monde : les fondateurs préfèrent perdre leur majorité au capital pour rebondir à la sortie de la crise

Les dirigeants de Voyageurs du Monde (VDM), ont accueilli dans leur capital plusieurs fonds. Ils ne possèdent plus la majorité. Cependant, ils détiennent la majorité des droits de vote. Pour combien de temps ? Comme toutes les entreprises du tourisme VDM aura souffert de la crise mais a bénéficié des aides de l’Etat pour passer ce cap difficile. L’arrivée de deux fonds au sein de leur capital semble rassurer le marché. Voyons cela en détail.

Un peu d’histoire sur VDM

Jean-François Rial et Alain Capestan, qui travaillent dans le milieu de la finance dans la société Fininfo, achètent en 1992 un petit voyagiste, Déserts, créé en 1987 par Jean Didier Grumbach et Hervé Saliou, alors en difficultés financières. L’année suivante, ils acquièrent un autre petit voyagiste, Comptoir d’Islande. Ils poursuivent leur investissement en créant une marque de voyagiste, « Comptoir des Voyages ».

En 1996, ils font l’acquisition de « Voyageurs du monde », considéré comme une marque « ethno-chic ». Le voyagiste est une société fondée en 1979 par Claude Saulière, Jean Tisne et Jean-Marc Rivière, initialement sous le nom de Carrefour des Voyages, spécialisée dans les vols secs. L’agence, qui porte le nom de Cité des Voyageurs est un « espace luxueux de 1 800 m2 consacré à l’univers du voyage (librairie, conférences…) », est ouverte en 1994 à Paris, au 55 rue Sainte Anne. Les enseignes Voyageurs qui étaient jusqu’alors réparties dans la rue par destination sont regroupées dans un même lieu.

Jean-François Rial et Alain Capestan sont rejoints progressivement par de nouveaux associés, et amis, Lionel Habasque, Frédéric Moulin et Loic Minvielle, deux anciens de la compagnie Fininfo. En 1998, la première enseigne est ouverte en dehors de la capitale, à Lyon. En 2001, le groupe acquiert Terres d’Aventure, puis quatre ans plus tard Nomade Aventure. En juillet 2006, Voyageurs du Monde s’est introduit en bourse, sur le marché Alternext d’Euronext Paris. Fin octobre 2020, la direction du groupe annonce que le chiffre d’affaires pour l’année peut être estimé à 119 millions d’euros, soit une baisse de 75 % par rapport à l’année précédente en raison du Covid-1910. Dans ce contexte difficile, Voyageurs du Monde a pris des mesures pour réduire les effectifs après avoir souscris à un prêt garanti par l’Etat de 30 millions d’euros.

VDM annonçait déjà en 2015 vouloir investir à l’étranger

Sur la partie aventure, Voyageurs a signé, en Octobre 2015, le rachat de Loire Valley Travel (un spécialiste de la rando-vélo dans le Val de Loire) qui devait permettre de se renforcer sur le voyage à vélo que Terres d’Aventure a aussi développé depuis deux ans. Loire Valley Travel a un profil intéressant avec 2 700 clients dont 80% sont étrangers. Le développement d’une offre France était bien vue quand on regarde le marché aujourd’hui. On peut voir l’ensemble des entreprises détenues par VDM : ICIJean François Rial annonçait déjà, en 2016, vouloir racheter des spécialistes en Grande Bretagne et au Canada. Il n’y a donc aucune nouveauté dans la stratégie.

La crise Covid19 est passée par là

« Nous avions constitué une cagnotte de 40 à 45 millions avant crise pour nous développer, mais la crise fait que nous la consommions, d’autant que nous faisons tout pour préserver les équipes et l’outil de travail. Nous prévoyons une perte opérationnelle de 14 millions pour 2020, un peu plus en résultat net. Et 2021 sera de même niveau », explique, Alain Capestan, l’un des deux directeurs généraux délégués du groupe.

Le management perd le contrôle au capital

Il est prévu une émission d’obligations convertibles (OC) d’un montant de 40 millions. Elle sera souscrite par la société d’investissement Certares – très active dans l’univers du voyage en France et dans le monde) et deux actionnaires actuels de la holding, Crédit Mutuel Equity et bpifrance. En parallèle, Voyageurs du Monde procédera à une émission d’OC réservée à ce même trio, pour 75 millions. Dans un second temps, le groupe procédera à une seconde émission d’OC pour environ 55 millions, Avantage (le management) s’engageant à la souscrire à hauteur de 40 millions, avec l’apport commun de Certares, Crédit Mutuel Equity et de bpifrance. Par ailleurs, ces trois entités et Nov Tourisme (fonds créé par la Fédération Française de l’Assurance et de la Caisse des Dépôts), acquerront des actions de la holding Avantage auprès de l’équipe de direction et d’investisseurs « historiques » (BNP Paribas Développement et un fonds géré par Montefiore Investment). Au terme de ces opérations, le management conservera le contrôle d’Avantage, en détenant 72,19 % de ses droits de vote pour 35,13 % de son capital

Le fonds d’investissement Certares peut permettre à VDM de se développer à l’étranger

Certares est connu en France pour avoir investi notamment dans le groupe Marietton. Mais ce fonds possède de très nombreuses entreprises du tourisme dont un certain nombre sont entrées dans une unité baptisée Internova Travel Group. Celle-ci détient une collection de 22 grandes marques de voyage, y compris les leaders du marché du divertissement, des loisirs de luxe et des voyages d’affaires pour les dirigeants. Certares pourrait peut-être céder à VDM des entités qui sont sur le même créneau.

Le groupe est dirigé par JD O’Hara, un personnage bien connu

JD O’Hara est président-directeur général d’Internova Travel Group, l’une des plus grandes sociétés privées de services de voyage au monde, offrant une expertise inégalée dans toutes les facettes des voyages d’agrément, d’entreprise et de divertissement. Avec plus de 4 000 employés, Internova Travel Group (anciennement Travel Leaders Group) comprend plus de 6 000 agences de voyages et plus de 65 000 conseillers en voyages dans plus de 80 pays. M. O’Hara est devenu PDG de la société en janvier 2020 après avoir occupé le poste de président.

J.D. O’Hara

En mai 2020, M. O’Hara a annoncé une réorganisation majeure de l’entreprise en alignant ses marques premium dans plusieurs divisions, dont ALTOUR, Travel Leaders Group, Protravel International / Tzell Travel et Bonotel Exclusive Travel. La réorganisation vise à améliorer le service et le soutien à ses conseillers et agences, à augmenter la valeur pour les clients et à offrir aux fournisseurs de plus grandes opportunités de distribution et de marketing.

O’Hara est passé par Carlson

 Avant de rejoindre la société en tant que président en 2018, M. O’Hara était associé principal chez Certares Management, LLC., Propriétaire majoritaire d’Internova. M. O’Hara est également membre du conseil d’administration d’Internova Travel Group. M. O’Hara a joué un rôle clé dans la croissance et l’évolution de la société depuis sa création en 2008. Il a participé au rachat initial par la direction de Carlson Leisure Group de Carlson Companies en janvier 2008, qui a finalement conduit à la création de Leader Travel Group. La société s’est récemment classée parmi les principales agences de voyages de Travel Weekly en 2019 et 6e parmi les meilleures sociétés de gestion de voyages par Business Travel Europe

O’Hara un spécialiste des fusions et acquisitions dans le tourisme

Dans ses différents rôles opérationnels au sein de l’entreprise et en tant que membre du conseil d’administration, M. O’Hara a toujours supervisé directement la vaste activité d’investissement d’Internova, y compris les fusions et acquisitions de Tzell Travel Group, Nexion Travel Group, Vacation.com, Protravel International, Andrew Harper Travel et ALTOUR, entre autres. Alors que la société cherchait à s’étendre au-delà de son empreinte principale aux États-Unis, M. O’Hara a dirigé la stratégie de croissance internationale d’Internova avec les acquisitions de Corporate Travel Services basés au Mexique et des agences basées au Royaume-Uni Colletts Travel et Barrhead Travel, Your Event Solutions (YES).

Conclusion : la période actuelle est propice aux fusions/acquisitions. Il faut s-attendre à bien d-autres opérations.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le monde de la finance au secours d’une des plus belles entreprises du Tourisme. Cela laisse songeur mais vu le contexte pas d’autres moyens pour y échapper si comme il est dit les dirigeants veulent garder et leur outil de travail ( personnel et locaux) sans trop de casse.. Tous mes vœux pour la pérennité de l’entreprise Voyageurs du Monde. ( je n’utilise volontairement pas l’abréviation en 3 lettres qui je le sais exaspere Jf Rial à juste raison car faisant référence à Ventes de Dernière Minute…

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