26 avril, 2024
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Une destination, une chanson : Calentita de The Limiñanas

Encore un titre qui porte un diminutif sexy : après Despacito (doucement) de Luis Fonsi la semaine dernière, place à Calentita (chaudement) le morceau d’un groupe de Perpignan appelé The Limiñanas. Si ça ne vous dit rien, c’est que vous ne surfez pas sur la vague du rock garage « indé » et alternatif. Pas d’embarras, ils sont tellement branchés qu’ils se sont d’abord fait connaître à l’étranger avant de trouver leur place dans l’Hexagone

Qui dit Perpignan, dit Catalogne, des deux côtés des Pyrénées, et c’est justement sur la Costa Blanca qu’ils nous emmènent avec leur chanson sortie en 2020. Disons que le groupe occitan affectionne la thématique du littoral espagnol, avec des titres comme Alicante, Rosas (plage proche de la frontière avec la France), ou El Beach. Le clip vidéo montre une plage plutôt nature aux antipodes de Benidorm et, dans le rôle de l’antihéros, un mec en costume qui ne quitte jamais son accoutrement, même pour se baigner dans la mer. Un avertissement au cas où l’on serait tentés de les prendre au sérieux, tant le danseur cravaté que le morceau.

Calentita est une pièce de rock psychédélique, plutôt hypnotique, qui rend bien l’ambiance estivale entre le soleil brûlant de dix heures et quart et le joint du crépuscule. Le texte est minimaliste et raconte une scène de drague sur le sable à travers une voix de mâle à la Gainsbourg, Rodolphe Burger ou Bertrand Belin, un mec doté d’un appareil phonatoire de ceux qui emballent vingt nanas par minute. La fille, locale, supposons-nous, n’a que faire de ce gabacho (appellatif que les espagnols donnent aux français) trop sûr de lui et lui répond par le répertoire de casse-croûtes que les chiringuitos (bar-cabanes de plage) proposent en saison. La voix féminine, entre apathique et ennuyée, monotone et répétitive, égrène les quelques mots que les touristes retiennent à l’heure de passer commande. Pour en finir avec un refrain scandé comme un mantra qui ne vas pas sans rappeler le sinsemilla, marihuana d’Etienne de Crécy.

On peut conclure, soit que la belle hispanique n’est pas très chaude pour cette rencontre, lui préférant de loin le hippy sur la plage, puis calmer sa fringale cannabique avec toute sorte de fritures et de cochonneries sucrées (Chupa-Chups, Fanta). Soit que la voix de femme est une sorte de double gourmand du chanteur-dragueur ; elle incarnerait donc le triomphe des plaisirs de la table sur les plaisirs de la chair. On ne pourrait jamais lui donner tort à la seule évocation d’un jamoncito… encore un diminutif pour souligner toute la bonté du jambon cru ibérique. Comme quoi, cuisine et sentiments ne sont jamais bien loin l’un de l’autre.

C.A.T.

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