29 avril, 2024
spot_img

Les secrets de…

Liliane COURIVAUD – Formatrice Tourisme à l’Ecole EPH

Que serais-je sans toi ?

  • Quelle personne aura inspiré ton parcours professionnel ?

Quel délicat, profond et lucide entretien j’ai eu le plaisir d’avoir avec Liliane Courivaud. Des vies elle en aura eu, des multiples avec des rencontres qu’elle qualifie de structurantes, qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui : une femme au travail !

L’écouter c’est revivre l’histoire même de notre profession, ses souvenirs sont foisonnants et surtout exprimés avec sensibilité sans nostalgie car sa vie n’est faite que de pas en avant.

Les hommes et les femmes qui auront marqué ses débuts, elle en parle avec un profond respect, chacun avec leur singularité mais jouant un rôle essentiel dans son parcours.

D’abord Jean-Marie Chevret (et ses 2 assistantes), une figure dans les années 80/90, la belle époque de Crus’Air où dans le même team il y avait en jeunes commerciaux pleins d’avenir Karin Mallet (Directrice de l’OT des Bahamas) et Georges Azouze (DG de Costa Croisières). C’est dire si tous ont fait du chemin après cette incroyable école. Une tranche de vie, d’apprentissages, de rires et de talents révélés. Comme bon nombre de figures emblématiques du tourisme, elle est ensuite hôtesse excursions dans un Kappa Club (et oui ça existait déjà !). C’est là que Eliane Hazard la repère et la présente à une autre personnalité si connue de tous Helmut Stückelschweiger (PDG de TOP of Travel). C’est lui son réel mentor, il est l’homme qui la fait grandir, il est l’homme qui l’a sorti de sa zone de confort, alors qu’elle était enceinte, en la faisant passer de commerciale pour lui confier un poste stratégique « responsable d’exploitation ». L’homme est exigeant, très exigeant, l’affect n’est pas son mode d’expression de prédilection mais sa fiabilité et sa confiance accordée n’ont jamais été démenties.

Helmut Stückelschweiger

Elle aime à dire que tous à leur façon l’ont structuré, tous l’ont nourrie et aujourd’hui c’est elle qui transmet et nourrit la nouvelle génération sur les bancs de l’Ecole EPH (75008 Paris).

Happy or not Happy ?

  • Le mood du moment

« J’ai perdu un frère il y a quelques années, il n’avait que 52 ans, alors depuis Carpe Diem ! »

Je vis, je profite de la vie et de son goût exquis. Alors oui, elle n’hésite pas à dire qu’elle est heureuse d’être en bonne santé et entourée des 2 hommes de sa vie, son mari et son fils.

Ses inquiétudes, ses angoisses dit-elle, sont plutôt tournées vers ceux qu’elle côtoie tous les jours. Ses étudiants sont légion à être sous influence permanente, noyés par l’abondance des flux sur les réseaux sociaux. Ils en arrivent à perdre pied ne sachant plus discerner le vrai du faux. On ne parle pas seulement des fake news, mais aussi de « fake live », on fantasme sur des fausses vies, de faux rêves qui les bercent d’une dangereuse illusion des choses !

Vendre des voyages, ça ne fait pas le bonheur de ces jeunes, car ça ne repose sur aucune marque qui les fait vibrer ni ça ne passe à la télé. Terrible constat de notre époque.

Ses étudiants veulent travailler dans le luxe, convaincus qu’ils en consommeront sans modération et que cela irradiera sur leur vie ! Que de désillusions annoncées à rêver de choses que peu d’entre eux vivront vraiment.

Il est urgent de leur faire comprendre qu’ils doivent gravir les échelons, qu’il n’y a pas de métiers moins valorisants que d’autres et que tous, sont in fine formateurs.

J’ai fait un rêve…

Je dis à mes élèves de rêver haut, ambitieux, voire prétentieux, mais de travailler pour y arriver, de toujours se donner les moyens de ses ambitions ! Alors c’est vrai que je suis perçue comme une prof impitoyable, car je ne manque jamais de mettre mes élèves face à leur réalité.

« Ce qui est certain c’est que je ne crée pas l’indifférence…Normal je ne crois qu’aux vertus du TRAVAIL ! »

Si demain je devais imaginer une autre vie et bien ça serait de continuer à mettre de la passion et de l’énergie dans ce que je fais.

Chère Liliane, cet échange me rappelle combien la femme dont j’avais croisé le chemin, il y a 25 ans dans un salon miteux de la porte Champerret à décorer nos stands respectifs, est toujours aussi pleine de finesse, de réflexion et fidèle à ses principes. Merci de transmettre comme tu le fais sans compromis et sans renier tes convictions. Tu fais là, un des plus beaux métiers du monde !

A découvrir dans la même catégorie..

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

L'Actualité du jour