20 avril, 2024
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Corsica Ferries : détient 75% du trafic passagers sur la Corse

Si tout le monde s’insurge sur les méthodes de Ryanair (fiscalité, droits sociaux), d’autres entreprises du tourisme ont pris le parti d’intégrer ce qui est permis en Europe. Corsica Ferries, commence donc à déplaire aux autorités locales, malgré le fait que la compagnie de ferries détienne 75% des dessertes vers la Corse. Il faut dire qu’elle bat pavillon italien dont les avantages sont bien plus favorables que le pavillon français … Vous avez dit bizarre ?

Pierre Mattei

Un monopole qui agace

Le journal « Les Echos » et « Le Marin ont réalisé une enquête sur Corsica Ferries et la dispute entre deux hommes forts de la Corse : Gilles Simeoni, président de la Collectivité de Corse, et Pierre Mattei, jeune propriétaire de Corsica Ferries. L’homme politique a déclaré « Cet opérateur privé dispose d’un quasi-monopole qui est loin d’être favorable à la Corse. Il ne cherche qu’une chose : maximiser son profit ».

Lignes de Corsica Ferries

La compagnie italo-corse règne sur les traversées entre le continent et l’île de beauté

Corsica assure le transport de 3,5 millions de passagers par an, dont 1,85 million entre le continent et la Corse. Sa flotte compte 13 navires et emploie un millier de salariés dont 750 marins.

Corsica Ferries bénéficient de ce que l’Europe permet

Par exemple, les navires sont logés sous l’avantageux registre international italien. Ce pavillon maritime a été créé en 2000 par la Commission européenne pour permettre à la flotte italienne de rayonner dans le monde. Grâce à ce régime, la compagnie fait plus de 50 % d’économie sur la masse salariale et aucune obligation d’avoir des marins français. « Un professionnel du secteur a mis en évidence l’intérêt de cette localisation : à nombre égal de marins (75) sur un car-ferry de 1.300 passagers et 100 remorques de fret, le pavillon italien coûterait 62 % de moins que le pavillon français.

On évoque publiquement la façon dont Pierre Mattei, a pris le contrôle de Corsica Ferries

Le fidèle bras droit du fondateur, nommé président du directoire en 1999, a d’abord négocié avec les quatre héritiers de Pascal Lota, et convaincu ses trois filles de lui céder leurs parts. Le frère, Frédéric Lota avait tenté de s’y opposer. Mais un arrangement a été trouvé et l’héritier a finalement retiré sa plainte. Pour financer l’opération, Pierre Mattei a eu recours à un « leverage buy-out » (LBO), une opération courante.

Les Echos » et « Le Marin » ont fait analyser l’opération par un spécialiste du financement maritime

« Corsica Ferries, dont les dirigeants et actionnaires ont logé leurs intérêts patrimoniaux en Suisse, a utilisé des ressources publiques tricolores en faisant appel à de la dette fiscale française pour financer ses navires. Ce système lui a permis de porter 65 % de son LBO avec le refinancement de cinq navires pour un montant de 316,5 millions d’euros. L’opération a utilisé un dispositif dérogatoire qui a généré un avantage fiscal proche de 55 millions d’euros financé par l’Etat français », décrit-il. Ce schéma n’est pas illégal, mais éthiquement contestable.

Le seul concurrent français sur la Corse reste La Méridionale

Au mois d’octobre 2019, la compagnie se voit d’abord partiellement évincée de la desserte de la Corse et reléguée aux ports secondaires. Ce coup dur sera amplifié au cours de l’année 2020 par la pandémie de Covid-19. Entre temps, un conflit social chez La Méridionale a permis la reprise des négociations avec Corsica Linea pour l’appel d’offre de la desserte vers la Corse devant débuter en 2021. Les deux compagnies annoncent finalement une offre commune aux conditions toutefois plus avantageuses pour Corsica Linea. Il est ainsi prévu que La Méridionale conserve l’exploitation exclusive de la ligne de Porto-Vecchio ainsi que la desserte partagée d’Ajaccio avec Corsica Linea. Elle sera cependant évincée du port de Bastia ainsi que de Propriano.

Comme Ryanair, Corsica Ferries énerve ! mais en attendant, elle assure le transport des touristes dont l’île a fortement besoin.

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2 Commentaires

  1. C’est légal non ? Où est le problème ?
    A en croire cet article, comme celui du marin surtout, l’Italie serait un pays du tiers monde et la France un exemple en terme de fiscalité ? Si l’état ne taxait pas autant les entreprises elles pratiqueraient moins l’évasion fiscale !

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