Le jeudi 25 novembre dernier, l’écrivain péruvien (naturalisé espagnol) Mario Vargas Llosa a été élu nouveau membre de l’Académie Française au fauteuil 18 occupé par feu Michel Serres. Tout un évènement, car pour faire partie de cette institution gardienne de la langue française, il faut écrire dans la langue de Voltaire et ne pas avoir dépassé l’âge de 75 ans.
Vargas Llosa, prix Nobel de littérature en 2010 et membre de l’Académie Royale Espagnole de la langue (RAE) depuis 1994, avait présenté en octobre dernier sa candidature à l’AF à travers une lettre adressée à l’actuelle secrétaire perpétuelle du célèbre conclave, l’historienne Hélène Carrère d’Encausse. Une candidature inhabituelle à la fois en raison de l’âge de l’écrivain, qui a 85 ans, et parce qu’il s’agit d’un auteur qui n’écrit pas en français, bien que la littérature française ait une forte influence sur son travail.
Considéré comme l’un des grands noms du boom de la littérature latino-américaine des années 1960, cet écrivain cosmopolite centre l’intrigue de tous ses romans au Pérou, même si les traces de ces personnages passent aussi par d’autres villes comme Barcelone, Madrid, Paris et Londres, lieux clés de la vie de l’auteur.
Le site web de Promperù , le bureau de représentation commerciale et touristique du Pérou pour la France et la Suisse indique un itinéraire Vargas Llosa qui s’inspire d’autres propositions touristiques développées dans des pays avec des artistes et écrivains emblématiques d’Amérique latine, tels que Frida Kahlo au Mexique et Gabriel García Márquez en Colombie.
L’axe thématique de cet itinéraire culturel s’adresse principalement aux touristes visitant Lima et Arequipa, la ville natale de l’écrivain hispano-péruvien, située dans les Andes du sud du Pérou. La première étape du parcours est la bibliothèque régionale qui porte le nom de l’écrivain, située dans la maison où vécut le poète Benito Bonifaz, construite au XVIIIe siècle et transformée depuis 2011 en bibliothèque, où se trouvent les archives personnelles de l’auteur, abritant près de 8000 publications dont des livres et des magazines spécialisés. Le tour s’achève à la maison où Vargas Llosa est né en 1936 et qui est ouverte au public. Au cours de la visite des seize pièces du bâtiment, l’auteur lui-même raconte les épisodes les plus marquants de sa carrière littéraire à travers des hologrammes grandeur nature.
À Lima, l’itinéraire de la route littéraire passe par le quartier chic de Miraflores et sa plage, cadre des romans Les caïds (1959) et Les chiots (1967). Conversation à la cathédrale (1969), l’une des œuvres les plus réussies de Vargas Llosa qui aborde le sujet du pouvoir corrompu et dictatorial des sociétés latino-américaines, traverse également les lieux les plus cossus de Miraflores et le centre de Lima.
Quant à La ville et les chiens (1963), le premier roman de Vargas Llosa qui a comme théâtre l’école militaire Leoncio Prado située face à l’océan dans le quartier de Magdalena del Mar, il raconte le parcours des adolescents qui viennent de différents endroits et classes sociales du Pérou et qu’on envoie y étudier pour la possibilité d’avoir une bourse ou de les discipliner. Le roman a aussi comme décor les différents quartiers de Lima, des plus riches comme Miraflores et San Isidro aux quartiers moins aisés comme La Victoria, El Cercado, ainsi que Barranco, le quartier bohème où Vargas Llosa avait jusqu’à récemment sa résidence à Lima, comme de nombreux écrivains et artistes péruviens.
Enfin, l’Amazonie péruvienne est le cadre des romans La maison verte (1965) et Pantaléon et les visiteuses (1973).
C.A.T.
