Le fond d’investissement danois AkademikerPension vendra ses parts dans la low-cost hongroise Wizzair, évaluées à environ 22 millions de couronnes danoises (environ 3 millions d’euros). Selon Jens Munch Holst, DG d’AkademikerPension, les changements que l’investisseur danois réclamait dans la gestion de Wizzair n’auraient pas été pris en compte par la direction de la low-cost qui, à plusieurs reprises, a refusé de reconnaître la liberté d’association et le droit de négociation collective de ses employés basés en Roumanie, en Ukraine, en Norvège et en Italie, entre autres.
Le cas de Wizzair n’est pas nouveau. Plusieurs tribunaux européens ont jugé que l’entreprise s’était livrée à un comportement discriminatoire et avait licencié des employés pour leur affiliation à un syndicat, ce qui serait contraire aux droits de l’homme et du travail défendus par l’ONU. En 2020, le PDG de l’entreprise, József Varadi, avait même déclaré qu’il était contre les syndicats car ils “tuent les affaires”. Rien d’étonnant, avouons-le, car O’Leary de Ryanair et l’ex CEO de Norwegian Bjorn Kjos avaient fait de même…
Déjà en octobre 2014, vingt membres du personnel navigant de la filiale roumaine Wizz Air ont monté le syndicat Aerolimit Professional (SAP). Un mois plus tard, le président et le vice-président de la centrale syndicale ont été convoqués au siège social de la compagnie à Budapest. Motif invoqué : une demande de dissolution immédiate de l’organisation. Devant leur refus, le PDG de la multinationale hongroise avait fini par se déplacer en personne à Bucarest pour les menacer. Ils ont décidé de porter l’affaire en justice, ce qui leur a finalement valu d’être renvoyés pour « restructuration » et même condamnés à payer des dommages et intérêts.
Wizzair reste une low-cost qui s’est développée très rapidement dans le réseau intra-européen en concurrençant Ryanair et Easyjet ; une bataille féroce qui s’est souvent livrée au détriment des conditions de travail des équipages et des salariés au sol.
