25 avril, 2024
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Vol AF 447: Airbus et Air France en procès à Paris

Plus de treize ans après le crash du vol Rio-Paris, Airbus et Air France sont jugés dans la capitale à partir de lundi dernier et jusqu’au 8 décembre prochain. 

L’AF 447 était un vol régulier d’Air France de Rio de Janeiro à Paris au cours duquel un Airbus A330-203 s’est écrasé au-dessus de l’Atlantique dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009. Les 228 occupants ont été tués. Il s’agit du pire accident de l’histoire d’Air France et du pire accident impliquant un Airbus A330. 

Les problèmes ont commencé avec le gel des capteurs de vitesse, les sondes Pitot, qui sont fabriquées par la société Thales, ce qui a entraîné une incohérence temporaire dans les vitesses mesurées et a dérouté les pilotes dans leur prise de décisions. Les experts de la BEA, l’autorité civile française chargée d’enquêter sur l’accident, ont toujours affirmé que les pilotes auraient pu éviter l’accident et la perte de portance (décrochage). De leur côté, le syndicat des pilotes a affirmé que les pilotes d’Air France n’avaient jamais été formés pour une telle situation.

L’avion s’est écrasé trois heures et 45 minutes après le décollage, tuant 216 passagers et 12 membres d’équipage. Le 5 juillet 2012, la BEA avait publié son rapport final. Après plusieurs avis, le tribunal en charge avait classé l’affaire le 29 août 2019, mais les familles des victimes et les syndicats de pilotes ont fait appel le 12 mai 2021. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a donc décidé de réexaminer l’affaire pénale pour homicide involontaire contre Air France et Airbus.

Lundi dernier, plus de cinquante proches des victimes se trouvaient dans la salle comble du tribunal correctionnel de Paris. Le PDG d’Airbus Guillaume Faury et la PDG d’Air France Anne Rigail ont entendu les accusations portées contre les deux sociétés en présence de leurs avocats. «Ils n’arrêtent pas de nous dire que le système aéronautique, le transport aérien, a la sécurité pour devise. Dans ce cas, on voit que la sécurité est parfois mise à l’écart », a déclaré Sébastien Busy, avocat des familles des victimes. Pour l’avocat, leurs clients ont l’objectif “d’obtenir la vérité judiciaire afin de comprendre exactement ce qui s’est passé cette nuit-là”.

Danièle Lamy, la présidente de l’association des familles des victimes « Entraide et Solidarité AF447 », espère qu’après un « combat judiciaire » ce procès sera « le procès d’Airbus et d’Air France » et non « celui des pilotes » . “Nous attendons un procès impartial et exemplaire pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus et que les deux accusés dans ce procès se concentrent sur la sécurité aérienne et pas seulement sur la rentabilité”, a-t-elle ajouté. Pour le Syndicat des pilotes du groupe Air France (SPAF), il est “important qu’un tribunal entende toutes les parties et décide des différentes responsabilités dans un procès public, en soulignant l’importance de la sécurité des vols”.

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