Viser un tourisme quatre saisons et bâtir une ville jardin, voici les deux grandes priorités de “Nissa La Bella” confrontée au réchauffement climatique.
Christian Estrosi veut un tourisme choisi et non subi …
En recevant 5 à 8 millions de touristes par an, Nice constitue une destination phare de la French Riviera. Mais Christian Estrosi le maire de Nice ne veut pas pour autant de surtourisme. « Nous souhaitons un tourisme choisi et non subi » martèle l’édile qui refuse de recevoir des immeubles géants. Bienvenue donc aux touristes qui dorment à
Nice. Au 31 octobre 2023, la ville a encaissé 19 millions d’euros de taxe séjour sur un an. Contre 14 millions d’euros, un an auparavant. Une preuve que le parc hôtelier niçois totalisant 10.000 chambres monte en gamme.
Nice fait face à Cannes et Monaco
Et cette destination relève le gant face à ses deux rivales situées à une trentaine de kilomètres : Cannes et Monaco.
Certes la cinquième ville de France n’a pas encore de Palace. Mais cette distinction devrait être attribuée d’ici quelques mois à l’emblématique Négresco dès lors qu’il sera doté d’un spa. A ce jour, Nice compte notamment 4 hôtels 5 étoiles, et 50 hôtels 4 étoiles.
Entre les rénovations d’établissements et les lancements d’hôtels, le parc hôtelier haut de gamme s’étoffera rapidement de 3.000 chambres d’hôtels 4 ou 5* supplémentaires. Etablissements attendus prochainement : un Hilton adossé à la Gare et la reconversion en
cours de l’ancien couvent de la Visitation du vieux Nice, en hôtel 5 * par le groupe Perseus. Et dans une autre catégorie, un Mama Shelter.
Bref il y en a pour tous les gouts et les budgets.
Une campagne Winter is the New Summer
Le Comité régional de tourisme de Paca et l’office de tourisme métropolitain Nice Côte d’Azur viennent de donner le coup d’envoi en France et à l’international, de la compagne « Nice Côte d’Azur en hiver ». Une manière pour cette ville de villégiature, classée au patrimoine mondial, de renouer avec le tourisme hivernal qu’elle a inventé au 19ème siècle.
Développer le tourisme à l’année, c’est la garantie des emplois, la promotion d’une activité pérenne et une meilleure répartition des flux de fréquentation, dans une ville où le taux d’occupation tourne autour de 40% en hiver contre 90% en été.
La forêt urbaine
Si le réchauffement climatique se poursuit, la Côte d’Azur pourrait devenir « ringarde » en été. Face à ce risque, Christian Estrosi fourbit ses armes vertes. Avec un objectif « compter un arbre par habitant » en multipliant les îlots boisés pour une ville plus verte.
Nice s’est engagée à respecter et protéger le végétal dans la ville.
Depuis 10 ans, la ville aménage la Promenade du Paillon qui démarre près du square Albert 1er , à deux pas de la Promenade des Anglais. En lieu et place du béton et du bitume, ce poumon de verdure et de fraîcheur s’étendra sur près de 20 hectares.
Politique de grands événements.
Ce verdissement de la ville entraîne la destruction du palais des congrès Acropolis, qui a été opérationnel jusqu’en janvier 2023. La disparition de cet équipement public n’est pas du goût de tous les professionnels du tourisme. « Ville moyenne bien desservie par son
aéroport international, Nice s’était taillée une belle réputation dans les congrès médicaux et scientifiques. Avec cette décision, nous allons supporter quasiment trois années blanches pour les congrès et les expositions » note un observateur. Le projet dans les cartons d’un
gros équipement pour ce type de manifestations devrait voir le jour près de l’aéroport en 2028.
En attendant, l’aménagement du port Lympia prévoit la construction dès 2025, d’un palais des congrès de 2.000 places, quai Infernet. Et ce, notamment pour accueillir en juin 2025, la Conférence des Nations Unies sur les Océans. L’arrivée du tour de France est
programmée en juillet 2024, à Nice. D’autres grands événements, notamment sportifs et culturels devraient se multiplier.
Martine Denoune
