Les médias américains prédisent la crise imminente de Spirit Airlines, la low-cost convoitée par JetBlue, mais dont le rachat a échoué à cause d’une décision de justice défavorable.
Mardi 16 janvier, un juge fédéral a bloqué l’acquisition prévue de 3,8 milliards de dollars par JetBlue en déclarant que l’accord était anticoncurrentiel et contre l’intérêt des passagers.
Les avocats de JetBlue ont contesté l’affaire la qualifiant de « malavisée », car une fusion entre la sixième et la septième compagnie aérienne du pays -qui ensemble contrôleraient 10,2 % des vols domestiques- ne pouvait en aucun cas nuire au marché intérieur déjà dominé par les quatre plus grandes compagnies aériennes: Delta, United, American Airlines et Southwest.
Il faut aussi rappeler que Spirit perd de l’argent depuis 2019, avant la pandémie. Aujourd’hui, elle n’a pas bénéficié de la reprise et une partie de sa flotte est toujours immobilisée.
Dans les milieux financiers, la faillite de la low-cost est jugée très probable, ce qui pourrait l’amener à recourir au chapitre 11 du droit américain des sociétés, qui lui permet de cesser de payer ses dettes jusqu’à ce qu’elle se rétablisse.
La Bourse des Etats-Unis ne prévoit pas un retour à la rentabilité de Spirit dans un avenir proche, ce qui crée une forte incertitude et explique la chute de la valeur de l’entreprise de cinquante pour cent quelques heures seulement après l’annonce de la décision de justice.
Spirit avait obtenu une ligne de financement de 419 millions de dollars aux dépens de JetBlue, qui allait se charger de la dette. Mais pour comprendre l’ampleur de la crise, il faut se rappeler que depuis le dernier bénéfice de Spirit, elle a perdu 1,6 milliard de dollars, soit la moitié de la valeur que JetBlue était prête à payer pour son rachat.
Spirit avait été convoité il n’y a pas si longtemps aussi par la low-cost Frontier.
