Sur les réseaux sociaux, chaque influenceur semble avoir découvert l’endroit « le plus incroyable du monde » Un lieu rarissime comme une licorne qui danse la samba sur un arc-en-ciel au bout de la rue. C’est tellement fantastique que même Disney peut en être jaloux.
La sur-promotion, c’est un peu comme les paillettes : à petites doses, ça fait briller. Au-delà c’est too much et vulgaire. Non chaque dîner n’est pas le repas du siècle, même précédé du rituel « bonne dégustation », ni chaque coucher de soleil une expérience mystique.
Le storytelling, c’est quasi du Shakespeare version 2.0. Les lieux touristiques deviennent des décors de théâtre, les habitants des figurants et le voyage une quête éperdue du graal Instagramable. La pose parfaite l’emporte nettement sur le sens du voyage et de la découverte. Au point que même certains de nos dossiers de presse pointent les lieux les plus instagramables. Au fait, Youtubables ça se dit ? 🤔
Et les collaborations avec les destinations? C’est du cinéma grand écran avec des tentes qui sortent de nulle part, des feux de camp qui ressemblent à des pubs de shampoing et du simili Tom Cruise en Mission Impossible assis sur un pic rocheux au bord du vide sans même sembler avoir mal aux fesses. A quand des extraterrestres sponsorisés pour débarquer dans les vidéos ?
Difficile quand même, entre deux filtres amusants et trois montagnes russes d’émoticônes, d’arriver à considérer les voyages comme une production hollywoodienne où chaque sourire est monétisé, même pour des montagnes de selfies et des cascades de hashtags.
