27 avril, 2024
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L’étrange gastronomie aérienne…

Mesdames, Messieurs, dans quelques instants notre personnel de bord va vous offrir un repas chaud…

Après plus d’une heure de queue dans les tortillons des contrôles de l’aéroport, mon estomac commençait déjà à se rebeller nerveusement. Mais là, avec le plateau repas je crains qu’il ne me pardonne pas du tout.

Mon vol long-courrier avait commencé quelques heures plus tôt avec un petit déjeuner: croissant glacé et mou sous cellophane, thé, beurre, confiture et confetti de fromage.

Comme on m’y engage, je déplie ma tablette. Elle a un net penchant vers la droite mais ça ira pour honorer sans trop de dégâts le déjeuner d’altitude si toutefois des turbulences ne s’interposent pas. Soyons optimistes.

Joli plateau, couverts bien à l’abri dans la serviette blanche roulée et petits bacs style bentos japonais recouverts de film plastique ou d’aluminium. Dans le premier ramequin l’amuse-bouche est fait d’un bloc mystérieux et assez indéfinissable « sur son lit » de salade un peu flétrie. Une terrine de poisson me dit-on (glacée la terrine) que la sauce beigeâtre qui lui est destinée est censée rehausser en goût. Vais-je réussir à ouvrir délicatement le mini pot de sauce en évitant, si possible, de me faire un ennemi du voisin si je lui envoie la sauce sur son veston foncé ?

C’est que sur le plateau chaque espace est millimétré. Les gestes aussi pour éviter les chutes ou le coup de coude malvenu au voisin. Devant la mise en bouche trône une barquette en alu. Je ne sais pas si c’est de la cuisine fusion, mais le poulet choisi est un équilibre subtil entre caoutchouc et carton. Un délicat mélange entre le sec et le visqueux avec une pointe d’incertitude.

Heureusement il y a des coquillettes sauce tomate sur la gauche. Dangereuse je trouve la sauce tomate avec son rouge profond….  Alléluia, le bout de camembert sur son cracker salé a le goût de camembert. Un peu rafraîchi certes, mais quand même. Après de si grandes agapes, ai-je encore de la place pour le dessert? Bah allez cédons à l’irrésistible tentation de ce pot de yaourt au parfum anonyme et son gâteau sec (sec, très sec !) qui va conclure joyeusement cette aventure gastronomique de haut vol.

Et même pas la possibilité, comme un enfant en voiture, de s’écrier dis Papa, quand est-ce qu’on arrive ?

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