C’est une impression ou quoi? On voit passer très peu de résultats financiers de nos voyagistes français. Nous recevons des pourcentages, des palmarès à foison. Mais pas vraiment de nouvelles sur les gains ou les pertes. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ?
Chuut on ne parle pas d’argent. Ça ne se fait pas en France. Mettre en avant ses propres privilèges et souligner de cette façon les inégalités économiques, ce serait comme éliminer « égalité » de notre devise nationale. Ici, ne pas garder jalousement ses résultats financiers serait comme trahir les secrets des recettes de notre grand-mère.
Et puis quoi encore ! Donner un avantage aux méchants concurrents qui rôdent comme loups affamés ? Sûrement pas. Et puis entre nos coûts fluctuants, nos règles gouvernementales qui changent comme le temps, et des clients aux goûts aussi changeants que la météo bretonne (pour nos lecteurs bretons : évidemment je plaisante), ça n’aide pas à être transparents
Outre-Rhin les voyagistes arborent leurs données financières comme un étendard de transparence. Rien de plus excitant que d’apprendre combien l’autre a gagné à la loterie du tourisme.
DER touristik (groupe de distribution REWE) : 5,7 milliards en 2022 – la partie tourisme se nomme désormais Dertour
TUI : 16,5 milliards en 2022
FTI Touristik : moins de 4 milliards – des pertes ont été signalées via le rapport financiers et des groupes d’agences en Allemagne
La discrétion française est affaire de culture et d’éducation spécifiques. Elle est entretenue par des siècles de secrets bien gardés selon une règle établie de longue date côté gros sous : pour vivre heureux, vivons cachés.