27 avril, 2024
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Carnet de voyage El Salvador 2: civilisation, tradition et modernité

Je n’avais pas d’idées préconçues sur le pays en me rendant au Salvador. Aussi ai-je été agréablement surprise de voir les différents visages que m’offrait cette destination d’Amérique Centrale, bordée par le Guatemala et le Honduras.

Les places salvadoriennes, quand la vie reprend

Une civilisation maya très présente sur le territoire

Bien que victimes de harcèlement pendant de très nombreuses années, les salvadoriens aient préféré cacher leur identité et héritage mayas, la présence de cette importante civilisation dans le pays ne peut être niée. Et aujourd’hui, un sentiment (encore timide) de fierté d’appartenance à celle-ci est en train de poindre.

Plusieurs sites parsèment le pays. Certains ont été mis à jour comme celui de Tazumal, bordé de beaux arbres ou de Casa Blanca. Celui de Joya de Cerén qui nous apprend la vie quotidienne du peuple et nous dévoile une architecture en torchis, différente de celle en pierre volcanique.

Des chansons, des légendes, et des cérémonies chamanes sont encore perpétrées, témoins d’une culture ancestrale forte. On leur doit la technique de “nixtamalazacion”, un procédé de cuisson du maïs dans une solution alcaline qui permet de contrôler les bactéries et d’améliorer la valeur nutritionnelle du maïs.

Le site maya de Tazumal

L’or bleu et l’or rouge salvadoriens

On dit qu’au Salvador l’or est bleu et rouge. En effet, la production d’indigo a considérablement contribué à enrichir l’économie du pays au XVIIe siècle. Les plantations d’indigotiers abondent et la technique pratiquée qui consiste à placer ces arbustes dans des cuves d’eau pour les faire macérer puis fermenter, de filtrer l’eau et de faire sécher les sédiments d’indigo réduits en poudre. Si la fabrique industrielle a causé du tort à ce secteur de l’économie, la production et la teinture de tissus continuent à se faire, perpétuant ainsi un savoir-faire local.

Plusieurs sites archéologiques parsèment le pays

L’or rouge est le café. Les arbres recouvrent des pans entiers de montagnes et les plantations continuent de produire à plein régime participant à l’économie du pays et conférant au Salvador le 15e rang de producteur mondial de café. Le travail est dur et le processus extrêmement long et précis. La dégustation de la boisson n’en n’est que meilleure. Lors d’une visite dans le pays, je ne peux que vous recommander une visite guidée dans une finca pour bien comprendre les différentes étapes du processus et participer à une séance de dégustation.

Moi dans l’atelier de teinture à l’indigo

Peintures murales, églises et places

De nombreux villages salvadoriens sont construits autour d’une place agréablement fleurie ou agrémentée de jets d’eau, de fontaine ou d’arbre. Ils sont tous dotés d’une ou plusieurs églises d’architecture variée selon l’héritage et les reconstructions. Eglises, cathédrales, abbayes… La religion est au cœur de la vie salvadorienne. Certaine édifices sont des incontournables touristiques. Je pense notamment à l’église de Rosario à San Salvador dont j’ai aimé les couleurs des vitraux ou à la Cathédrale de Santa Ana, de toute beauté en particulier la nuit venue.

Site Maya Joya de Cerén

Les maisons sont souvent peintes de couleurs vives et sur la célèbre Route des fleurs, certains villages décorent leurs façades de peintures murales naïves empruntant au folklore, scènes de vie ou croyances. A titre d’exemple, le village Ataco est un sublime musée à ciel ouvert. De nombreux peintres salvadoriens de renommé ont fait preuve de talent sur les façades des maisons t des magasins.

La culture du café au Salvador

Les places sont de véritables lieux de vie, maintenant que la violence propagée par les gangs a été étouffée. On s’y retrouve à toute heure du jour et de la nuit pour parler, faire la fête et rire, pour manger des pupusas, danser, jouer de la musique ou y faire jouer les enfants.

La bibliothèque nationale de San Salvador

La culture sur le devant de la scène

Après son arrivée au pouvoir en 2019, le président Nayib Bukele a entrepris plusieurs gros chantiers pour sortir le Salvador de la violence. Après la mobilisation de l’armée et les arrestations puis emprisonnements massifs de membres de gangs qui semaient la terreur dans le pays, Monsieur Bukele a fait construire une magnifique bibliothèque, ultramoderne, sur la place Gerardo Barrios. Ouverte le 14 novembre 2023, celle-ci est ouverte 24h/24h et a pour vocation de rassembler les gens dans un lieu culturel avec des animations et des outils à la portée de chaque groupe d’âge.

Cathédrale de Santa Ana

J’ai immédiatement été séduite par l’architecture élégante du bâtiment, par le projet en lui-même et par les étages organisés en fonction des centres d’intérêt : Un premier étage dédié aux enfants avec tapis de jeu colorés, toboggans, albums colorés etc…, un étage réservé à la recherche et à la lecture pour les adultes, un pour les jeunes avec jeux vidéo et arcade, décors de Star Wars et un autre avec la possibilité de créer des objets en 3D. Le lieu est propre, spacieux, clair et engageant. Une réussite. Le jour de l’ouverture d’ailleurs, les salvadoriens faisaient la queue pour y rentrer.

Le lac Suchitlan

Dans cet esprit, le président actuel du Salvador fait également construire dans les quartiers sensibles des structures culturelles baptisées CUBO (Centros Urbanos de Bienestar y Oportunidades). L’idée étant de proposer aux jeunes l’accès aux livres, ordinateurs, à des ateliers culturels, de permettre aux mères qui travaillent de laisser leurs enfants dans un cadre culturel et d’éviter la délinquance qui conduirait à la violence.

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