7 décembre, 2024
spot_img

Mon séjour au Belize. Entre Mayas et Garifunas, iguanes et barracudas

Son bec coloré fièrement levé, le toucan me fixe de son œil rond. Accoudée au balcon de ma terrasse, au très confortable San Ignacio Resort Hotel, j’admire le noble oiseau posé sur une branche haute de l’autre côté de la piscine. Derrière, une jungle dense ondule sur les 7 hectares de la propriété. Un habitat naturel pour de nombreux animaux et volatiles, mon toucan peu effarouché en étant un bel exemple.

La vue depuis ma chambre du San Ignacio Resort Hotel

Un paradis naturel

Belize, petit pays d’Amérique Centrale (22 960 km2) enclavé entre le Mexique au nord, le Guatemala à l’ouest et au sud et la mer des Caraïbes à l’est, m’accueille avec des promesses de découvertes et d’aventures. C’est à San Ignacio que je jette mes bases pour mes prochaines excursions.

Ma chambre au San Ignacio Resort Hotel

Je ne choisis rien de moins que l’élégant et discret hôtel où séjourna Sa Majesté la Reine Elisabeth II en 1994. Un paradis en marge de toute agitation inutile très impliqué dans la protection de l’environnement et tout particulièrement, depuis 1996, de celle de l’iguane vert menacé d’extinction. C’est ainsi que je passerai quelques heures en compagnie de ces placides créatures dans le sanctuaire « Iguana Project » (https://www.sanignaciobelize.com/belize-iguana-project/) de la propriété et en apprendrai davantage sur ce sympathique saurien. Protégés, soignés, ils sont ensuite relâchés dans leur milieu naturel.

La piscine de l’hôtel

Outre les iguanes, les toucans et autres oiseaux exotiques endémiques, je verrai et entendrai des singes hurleurs sur le site archéologique de Xunantunich (la Vierge de pierre), à la frontière guatémaltèque, dans le district de Cayo. Ce superbe ensemble maya datant du 1er millénaire de notre ère a été découvert au XIXe siècle, enfoui dans la jungle. Il témoigne d’une société organisée et divisée entre le roi et le peuple par une construction en pierre qui sépare deux places et des constructions. Les seuls serpents que je verrai durant mon séjour au Belize sont ceux que je devinerai sur les fresques en stuc qui orne le temple El Castillo.

Le site archéologique de Xunantunich

Un autre jour, ce sont des centaines de chauve-souris qui m’accueilleront, lorsque, de l’eau jusqu’à la poitrine, je m’enfoncerai dans la grotte Actun Tunichil Muknal (sépulture de cristal). Entre ces vastes parois uniquement éclairées par ma lampe frontale se profilent d’immenses galeries. Elles abritent de gigantesques stalactites et stalagmites, des poteries mayas et des squelettes rappelant un rituel ancien d’offrande au monde sous-terrain, ainsi qu’une colonie de chauve-souris.

Le site archéologique de Xunantunich

En route vers le site Lamanai (occupé par les Mayas de 1550 ans avt J.C. jusqu’à l’arrivée des conquistadors au XVIIe siècle), j’apercevrai crocodiles, tortues, charognards et hérons tandis que le bateau se faufilera entre les mangroves de la Rivière Nouvelle. Remarquable, Lamanai ((qui signifie le crocodile sous l’eau : pour une bonne raison) est encore bien enseveli par la végétation. Intriguée par les feuilles qui bougent autour de moi, je tacherai de surprendre le fameux jaguar qui hante les terres mais qui est redoutable à se fondre dans son environnement. Je ne le verrai que sculpté à la base du temple qui lui est dédié sur les masques imposants de chaque côté.

Le marché de San Ignacio

Comme un petit air de Robinson Crusoé

C’est à San Pedro, village sur la plus grande île bélizienne, à l’ouest de la côte, que je goûterai au rythme indolent des Caraïbes. Ici, tout est langueur et volupté. Je me laisse caresser par la brise qui se faufile entre les feuilles des palmiers devant la terrasse de mon bungalow au Ramon’s Village Resort. Je me dirige vers le spa, sur la plage en enfonçant profondément mes pieds dans le sable chaud. Un massage aux huiles de noix de coco m’attend face à une mer aux 50 nuances de bleu.

Photo aérienne du Blue Hole

Cette mer m’accueille pour des nages nonchalantes à toute heure du jour et de la nuit tant sa température est délicieuse. Le club de plongé du Ramon’s Village Resort m’emmènera au large, vers la barrière de corail pour admirer faune et flore. J’évoluerai parmi des dizaines de poissons aux formes et couleurs variées, au milieu de requins nourrices et non loin de raies et barracudas. Aucun effort tant la mer est aussi chaude au large des côtes et le courant quasi insignifiant de ce côté-ci des récifs. Pendant les sorties en mer, les cheveux au vent, je chantonnerai La Isla Bonita de Madonna, dont San Pedro semble avoir été l’inspiration de l’artiste.

Ces fonds marins regorgent de barracudas (photo Unsplash

Je ne sortirai de la mer chaude aux eaux transparentes que pour aller me rafraîchir à la piscine de l’hôtel, entre les bougainvilliers, ou pour survoler cette merveille géologique nommée The Great Bleu Hole, nommé l’un des 5 meilleurs spots de plongée au monde par le Commandant Jean-Jacques Cousteau.

Longer à pied la plage depuis mon hôtel m’amène à pousser la porte d’une bibliothèque locale où je peux me poser pour en apprendre davantage (en anglais) sur la culture maya en consultant des livres d’Histoire. Si le Belize est un pays de l’Amérique Centrale, il est aussi un royaume du Common Wealth et sa langue principale est l’anglais.

Un repas partagé avec la famille maya

Une culture plurielle vibrante

Le Belize est une mosaïque culturelle intéressante. De confession presque moitié catholique et moitié protestante, la population n’en n’a pas moins des croyances et pratiques païennes héritées d’ancêtres mayas, africains et caribéens.

Dans cette famille maya, où j’ai passé une journée à cuisiner, à discuter, à apprendre les rudiments de l’écriture maya, on croit aux esprits. Celui des forêts, celui qui intervient auprès des hommes ivres qui vont s’encanailler auprès des femmes du village, celui qui vient jouer avec les enfants en bordure de la jungle. Ici, les femmes cuisinent pour plusieurs générations se partageant le même toit. Tout vient du jardin (légumes, fruits, plantes aromatiques, œufs et poulet).

La main à la pâte!, Je contribue à la préparation du repas

Un autre jour, j’apprendrai aussi, sous les directives d’un jeune mestizo (d’ascendance amérindienne et européenne), à faire mon propre chocolat à partir des fèves de cacao que sa famille cultive sur ses terres. Un goût intense et fort amère que l’on peut adoucir avec force sucre.

Si je parle anglais et espagnol, je ne comprends en revanche peu le créole.

Leçon de préparation du cacao style maya

Les Garifunas d’ascendance africaine et amérindienne forment une ethnie vibrante et haute en couleurs. Vêtements bariolés et parfois traditionnels, percussions, danses lascives, chant vigoureux, cuisine à base de bananes plantain, croyances et verbe haut font partie de leur culture. Une culture qu’ils tentent de faire vivre, au même titre que les Mayas, dans un monde actuel anglophone et uniformisateur.

Musiciens garifuna

La pluie a cessé de tomber. Elle laisse un sol détrempé qui pourtant s’assèchera bien vite et me gratifie d’un magnifique ciel aux volumes anthracite entre lesquels filtre l’or des rayons du soleil.  « This is where I long to be » (C’est ici que j’ai envie d’être) chantait Madonna. Je la rejoins.

Texte et photos: Aurélie Resch

A découvrir dans la même catégorie..

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

L'Actualité du jour