14 octobre, 2024
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Masochisme du voyage en avion

Quels esprits sadiques ont bien pu créer les espaces passagers des aéroports modernes ? Ne me dites pas que vous ne vous êtes jamais posé la question.

Prendre l’avion est devenu une épreuve initiatique qui commence dans le hall d’enregistrement. Là, sous l’éclat chaleureux des néons impersonnels, une armée de bornes automatiques, raides comme la justice, nous attend avec une froideur toute technologique, prête à nous infliger la première humiliation du voyage : l’étiquetage de notre bagage. Non, désolée, je ne me sens pas flattée d’être promue au rang d’agent d’escale, ni follement joyeuse à l’idée de manipuler les écrans tactiles peu coopératifs, d’imprimer mes étiquettes qui refusent obstinément de se coller correctement et de jongler avec ces rubans adhésifs tout en gardant ma dignité… ou ce qu’il en reste.

Passée cette épreuve, (et à condition de trouver la bonne porte d’embarquement si elle n’a pas changé depuis notre premier coup d’œil sur les écrans annonçant les départs), nous voilà confrontés à l’interminable file d’attente pour la sécurité  qui serpente dans des labyrinthes de cordons. Là, un personnel de sécurité, formé à l’école du “zéro sourire garanti”, vous accueille avec une rigueur quasi-militaire. Retirer la ceinture, retirer les chaussures, la montre, échanger un dialogue minimaliste et soupçonneux avec les agents de sécurité tandis que nos objets personnels subissent un vague traitement de faveur dans des bacs en plastique gris qui semblent avoir connu des jours meilleurs.

Et, dans tout ça, apprendre qu’un jour les liquides doivent ne pas dépasser 100 millilitres pour passer les portiques, le lendemain que mon dentifrice est une menace grave pour la sécurité nationale. Quant à la taille des bagages cabine, elle varie en fonction des compagnies, des humeurs du personnel et, semble-t-il, des phases de la lune.

Confondante aussi  cette absence totale d’imagination pour adoucir l’attente. Un peu de musique pour apaiser les esprits et adoucir les moeurs ? des clowns pour distraire les enfants (et les adultes désespérés) ? Mais non, la distraction ultime sera la boutique hors-taxes remplie de parfums et de chocolats hors de prix, comme si un flacon de Chanel pouvait dissiper le stress accumulé dans cette file d’attente infernale.

On se réveille quand pour dire qu’on n’est pas des bestiaux ?

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