Selon les dernières informations des voyagistes chinois autorisés, la Corée du Nord va rouvrir une seule ville aux touristes étrangers en décembre après près de cinq ans de fermeture des frontières en raison de la pandémie. A ce jour, au moins deux opérateurs basés en Chine ont annoncé que les touristes seraient bientôt autorisés à visiter la ville-resort d’hiver de Samjiyon, dans les montagnes au nord du pays.
Le TO KTG Tours de Shenyang a communiqué via Facebook que, jusqu’à présent, seul Samjiyon a été officiellement confirmé, mais il est probable que Pyongyang et d’autres villes ouvriront également. Quant à Koryo Tours, le TO de Pékin, ses administrateurs croient que les touristes pourraient à priori visiter d’autres régions du pays en décembre.
Ce projet pour revitaliser le tourisme international s’adresserait aux visiteurs des pays “amis”, comprenez les voisins chinois et russes. Mis à part les caprices du dictateur Kim Jong-un, la Corée du Nord était un pays très visité par le tourisme international avant la fermeture due à la pandémie et le durcissement des lois liées aux libertés personnelles.
On ne pourra se rendre que dans une seule ville, et ce n’est pas la capitale…
Avant de considérer le déplacement, sachez que le Foreign Office des États-Unis interdit à leurs citoyens de se rendre en Corée du Nord. Lisez bien: “interdit”, pas “déconseille”.
Ensuite, il est fort probable que vous ne puisiez pas aller plus loin que la ville de Samjiyon, située sur les pentes du mont Paektu, la plus haute montagne de la péninsule coréenne près de la frontière avec la Chine, d’où provient plus de 90 % du tourisme.
Ce qui il y a quelques années n’était qu’un village serait devenu une ville conçue pour attirer les touristes avec de nouveaux hôtels, rues, musées, que jusqu’à présent pourtant personne n’a vus. Une création voulue par le propre Kim Jong-un et qui fait l’objet d’un réaménagement majeur: selon les médias d’État, le président a révélé en juillet dernier son intention de reconstruire son aéroport, de convertir une base militaire en station de ski et de construire de nouvelles voies ferrées et des hôtels pour les touristes étrangers.
Un voyage pour les très courageux, plein de restrictions et d’interdits… et il vaut mieux savoir ce qu’il ne faut pas faire sur place…
Vous qui entrez ici, laissez toute espérance derrière vous, dit le Chant III de la Divine Comédie de Dante. Plus exactement, celui consacré à l’Enfer. Votre voyage aura strictement lieu dans le cadre d’un tour organisé; on ne peut pas se déplacer seul, ni quitter l’itinéraire prévu, ni prendre les transports publics, et vous devrez acheter uniquement dans des magasins spécifiques que vous seront signalés.
Sachez aussi qu’il est interdit de poser son coude sur toute image représentant le dictateur, de prendre une photo partielle de l’une de ses statues ou autres représentations (vous devrez toujours tirer le portrait du corps entier, pas question de faire un premier plan de sa tête, ou vous risquez la décapitation vous-même…), de toucher du matériel de propagande, et de rapporter chez soi un billet ou une pièce de monnaie locale en souvenir.
Gare surtout aux commentaires sur le pays ou sur Kim Jong-un lorsque vous discutez avec les guides touristiques officiels. Les seuls qui ont pour mission d’espionner pour le régime et y travaillent toujours en tandem. Au cas où.
Oubliez le denim, dans toutes ses déclinaisons, particulièrement les blue-jeans symbole de la décadence de l’Occident.
Enfin, dans un pays d’obédience communiste extrême, donc athée, la tolérance envers les religions est égale à zéro. Reportez la lecture de la Bible à votre retour, si vous le pouvez…