Booking.com pèse jusqu’à 71% des réservations en ligne des hôtels européens. C’est le chiffre donné par l’Hotrec en 2023, une association qui regroupe toutes les organisations patronales et professionnelles hôtelières des principaux pays européens. En France, ce taux serait légèrement inférieur à la moyenne européenne, soit 68,1%. Il s’agit d’un pourcentage réellement considérable.
La réservation en ligne de sites européens est en forte baisse
Le groupe Expedia (qui comporte les sites Expedia, hotels.com, eBookers, et Orbitz) est en deuxième position avec 14,4%. Le portail hôtelier allemand HRS (qui pesait 16,6% des réservations en 2013) connaît la pire dégringolade puisque son poids dans les apports d’affaires des hôteliers est passé de 16,6% en 2013 à 4,6% en 2023.
Nuances dans le poids représenté par les grandes OTA
Selon l’étude de l’Hotrec, plus l’hôtel est de taille modeste, plus grande est sa dépendance aux OTAs. Si près d’un tiers des hôtels (28%) dépendent des OTA (online travel agency) pour entre 30% et 49% de leurs affaires, un hôtel européen sur cinq (20%) dépend de Booking, Expedia et leurs concurrents à 50%. Pour les hôtels de moins de 20 chambres, la dépendance aux OTAs est encore plus forte puisque les affaires de 27% d’entre eux dépendent des OTAs pour au moins 30% (et jusqu’à 49%) de leurs réservations. Enfin, 27% des hôteliers réalisent au moins la moitié de leurs nuitées uniquement via les OTA.
Une importante décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne
La Cour de justice de l’Union européenne a précisé la semaine dernière que Booking.com ne pouvait pas contraindre les propriétaires d’hôtels à respecter ses clauses de parité des prix en vertu du droit de l’UE. HOTREC , l’association européenne représentant les hôtels, restaurants et cafés, a salué la décision du tribunal.
La clause de parité est un accord contractuel qui interdit aux hôtels de proposer sur leurs propres sites Web des prix inférieurs à ceux de Booking.com.
Sur les réseaux sociaux, l’association a commenté : “L’arrêt rendu aujourd’hui dans l’affaire C-264/23 garantit la sécurité juridique en Europe. En vertu de la loi sur les marchés numériques (DMA) , Booking.com est déjà désigné comme une plateforme de contrôle d’accès. Le droit de l’UE interdit les clauses de parité et impose d’autres obligations importantes”
Mais les hôteliers n’affichent pas de meilleurs prix sur leurs propres websites
Dans le même temps, l’étude HOTREC 2023 démontre qu’une grande partie des hôteliers ne met pas à profit l’arsenal législatif à leur disposition pour afficher, par exemple, un meilleur prix sur leur propre site: aussi surprenant que cela puisse paraître, 43% des hôteliers continuent de n’afficher aucune différence de prix entre leur site et les OTAs ! Les hôteliers doivent craindre des représailles de Booking.com …