Une tempête se prépare dans le secteur de l’aviation de Malaisie. On parle d’une controverse à propos de la vente d’actions d’une société publique qui gère les aéroports de Malaisie à un gestionnaire de fonds pro-israélien. Mais le plus grave pour Malaysia Airlines serait un « mini-exode » d’employés qui effectue les travaux de maintenance sur la flotte d’avions de la compagnie nationale. Ceux-ci auraient été embauchés par une société de Singapour qui a été autorisée à s’installer à Subang, les attirant avec de meilleures offres de salaire.
De nombreux employés auraient démissionné
Plus de 60 employés responsables de la maintenance, de la réparation et de la révision des avions de Malaysia Airlines ont remis leur démission immédiatement après avoir été prétendument débauchés par SIA Engineering Company (SIA-EC), une société de maintenance d’avions appartenant à Singapore Airlines.

Une base de maintenance d’avions de Singapore Airlines s’est installée à Subang
L’unité de maintenance de SIA Engineering Company (SIA-EC) a signé un contrat de location de 15 ans pour deux hangars à l’aéroport Sultan Abdul Aziz de Subang, en Malaisie. L’aéroport international de Subang a été le principal aéroport de Kuala Lumpur de 1965 à 1998, avant l’ouverture de l’ aéroport international de Kuala Lumpur (KLIA) à Sepang.
Dans un document déposé en bourse le 20 décembre, SIAEC qui est un fournisseur de services de maintenance, de réparation et de révision (MRO) d’aéronefs a déclaré que l’accord est important car il établit le troisième centre de maintenance de base du groupe singapourien dans la région Asie-Pacifique. Les hangars de Subang peuvent accueillir chacun deux gros-porteurs.
Des annulations et des retards…
Ces démissions collectives auraient entraîné une série de retards et d’annulations de vols pour Malaysia Airlines et ses filiales Firefly et Amal, ainsi que des problèmes techniques qui ont forcé l’annulation de plusieurs vols. La compagnie aérienne a également été contrainte de réduire la fréquence des vols vers 13 destinations internationales, invoquant des « contraintes de chaîne d’approvisionnement et des problèmes de main-d’œuvre ».
La compagnie paye encore pour ses tragédies passées
MAB Engineering et Malaysia Airlines appartiennent toutes deux à Khazanah (fonds souverain de Malaisie), qui a conservé la compagnie aérienne en difficulté après deux tragédies en 2014 dont la disparition du vol MH370 et la destruction du MH17 ainsi que la pandémie de Covid-19 qui a secoué l’industrie aéronautique mondiale.
Une autre question est au coeur de la politique de Malaysia
Le fonds Khazanah possède également l’autre composante majeure du secteur de l’aviation, Malaysia Airports Holdings Berhad (MAHB). Elle est au centre d’une controverse en raison de sa décision de vendre environ un tiers de ses actions à Global Infrastructure Partners (GIP), une société détenue par le gestionnaire de fonds américain BlackRock. Il semblerait que le fonds américain ferait face à des allégations de complicité dans le conflit israélopalestinien. Les politiciens se sont emparés de cette question pour rassurer la majorité musulmane du pays.