Après plus de six semaines de manifestations contre le coût élevé de la vie sur l’île de la Martinique, la préfecture a signé un accord pour réduire la flambée des prix des denrées alimentaires. Jean-Christophe Bouvier, préfet de la Martinique, a déclaré que l’accord avec un certain nombre de groupes, dont des importateurs et des distributeurs, signifierait une réduction moyenne de 20 % des prix de 6 000 produits clés importés.
Le coût de l’alimentation est environ 40 % plus élevé en Martinique qu’en France métropolitaine et le rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens(RPPRAC) exige que les prix sur l’île ne soient pas plus élevés qu’en métropole.
Le RPPRAC affirme que l’entente devrait couvrir 40 000 produits, et non seulement 6 000. « Nous continuerons à nous battre jusqu’à ce que nous obtenions gain de cause », a déclaré M. Petitot à l’agence de presse AFP. L’accord visant à réduire les prix des denrées alimentaires a été rejeté par le groupe à l’origine des manifestations.
Plus d’un mois de manifestations
La Martinique a été secouée par des manifestations qui ont fait plusieurs morts et des commerces incendiés ou pillés. Les autorités du territoire français ont prolongé le couvre-feu nocturne.
Près de 80 % de la nourriture est importée de France métropolitaine. Ainsi, les 360 000 Martiniquais doivent débourser environ 7,80 € pour un paquet de 250 g de café moulu de marque, alors qu’ailleurs il en coûterait 3,50 €. Le beurre peut coûter jusqu’à 8,50 € et les ménages dépensent jusqu’à 17 % de leurs revenus pour la seule viande .
Le problème est en partie dû à l’existence d’une vieille taxe d’importation de 9 %, l’octroi de mer , qui remonte au XVIIe siècle. Le problème est également dû au grand nombre d’intermédiaires impliqués dans l’acheminement des produits vers les magasins.
« Ce n’est pas normal qu’un couple avec un enfant doive dépenser 250 euros en courses tous les 10 jours pour des produits alimentaires de première nécessité », a déclaré un autre leader du mouvement de contestation aux médias français.
Des troubles ont éclaté en Martinique le 1er septembre, provoquant des manifestations, des barrages routiers et un couvre-feu dans la capitale Fort-de-France.
